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Matrok
| Peut être le plus beau tome de ce manga, l'un des plus désespérés aussi sans doute, à tel point qu'on peut à la lecture sentir une véritable rupture avec les tomes précédents.
C'est ici que le sujet écologique est le plus développé, car on y assiste à la catastrophe écologique annoncée au tome précédent, catastrophe que Nausicaä sera absolument incapable d'endiguer. Au fur et à mesure que l'histoire devient de plus en plus tragique, le dessin et la mise en page se font plus lisibles, plus aérés. Alors même que l'horreur atteint ici un degré encore jamais atteint dans les tomes précédents, le passage central du livre laisse une impression troublante d'apaisement, qui rend plus troublant le désespoir auquel sa compassion naturelle va finalement mener l'héroïne.
Mais l'impression de rupture ne vient pas seulement de l'évolution du personnage principal. Autant les quatre premiers tomes relevaient de l'épopée et de la science fiction, autant celui-ci laisse une part beaucoup plus importante aux sentiments et aux réflexions philosophiques parfois abstraites de l'héroïne. La scène où le Néant, apparition squelettique qui semble tout droit sortie d'un tableau de Bruegel ou de Jérôme Bosch, fait soudain prendre conscience à l'héroïne trop naïve qu'elle n'est pas moins criminelle que les autres humains, est à ce titre exemplaire, et justifierais à elle seule qu'on qualifie cette série de chef d'oeuvre. |
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