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| Sandman - La mort dans les yeux |
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  smiley_Bone
| Bord de la Lagune
masques et costumes tourbillonnent
et des âmes gondolent...
Echapper à son destin ou s'en construire un. Tel semble être le credo des personnages de cette histoire... Que ce soit pour l'ancien serviteur de Sandman qui veut apprendre à tuer, la demoiselle aux mille noms qui recherche la mort sans jamais la trouver, ou Charles Constantine qui tente d'échapper à sa lâcheté et à la malédiction de sa propre naissance pour pouvoir vivre enfin. Le tout se passant à Venise, la ville aux mille mystères et aux mille masques, paradoxalement l'endroit idéal pour retrouver une identité perdue... Avec bien entendu, en toile de fond l'Entre deux-guerres, où les extrêmes commencent gentiment à montrer le bout de leur nez et leur faisceaux/faucille pour se nourrir des doutes existentielles engendrés par la Grande Guerre chez toute une génération.
Darko Macan est peut-être un des scénaristes les plus sous-évalués de la profession... Peut-être parce que parfois il a dû mal à exprimer tout son talent...Et pourtant de ses textes, de ses intrigues, se dégagent souvent une mélancolie, une poésie désenchantée, un ton épique virant au tragique qui donnent une atmosphère particulière qui ne peut que marquer le lecteur (et ce même sur Captain America, excusez du peu). C'est à nouveau le cas ici, Macan nous montre des personnages tourmentés, errants, paumés, mais qui tôt ou tard se décident à affronter leur destin, quand ce n'est pas ce dernier qui les met le dos au mur... Beaucoup de non-dits dans ses dialogues, beaucoup d'ellipse, tout reposent parfois sur des sensations... Enfin il nous offre un final assez étonnant à la saveur douce-amère...
Danijel Zezelj quant à lui, fait tout pour renforcer cette atmosphère trouble, désenchantée... Le sentiment d'errance se retrouve dans ses cases où les personnages semblent en déséquilibre constant, avec un story-telling et des prises de vue à donner le vertige... Mais ce qui est le plus impressionant dans son trait, c'est cette explosivité maîtrisée, cette expressivité contenue aussi, cette tristesse à peine voilée qui semblent marquées tout les personnages surtout au travers de leurs regards absents ou de leurs bouches s'ouvrant à peine pour proférer des paroles comme s'ils avaient peur de les regretter... Sans parler de Venise qui n'aura jamais paru aussi belle, envoûtante, et mystérieuse, sous le crayon d'un dessinateur depuis Hugo Pratt...
Bref la paire Macan-Zezelj fonctionne à merveille, et nous offre un des meilleurs spin-off de la série Sandman... |
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