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  martin
| On trouve dans ce livre et en vrac : une montgolfière, un cycliste, des coureurs à pied, un pianiste, un homme sur des toits et beaucoup de lieux. En vrac car à l'image du dessin fait de collages, ces éléments ne semblent liés que par leur présence au sein d'un même dispositif (minimaliste car constitué de 2 cases carrées par page) et composent un assemblage hasardeux de micro-narrations (l'homme sur le toit ramasse des objets au sol, la montgolfière est ballotée par le vent ...).
Voici donc un livre sans histoire ou intrigue clairement établie. L'auteur laisse toute liberté d'interprétation au lecteur au risque de le perdre par incompréhension.
Alors faut-il chercher à comprendre ? Ou contraire faut-il s'abandonner aux images et chercher la musicalité qu'elles créent ?
Cet ouvrage évoque L'Arbre Du Penseur de Mattoti où, de la même manière, le lecteur oubliant de chercher une histoire se laisse porter par la succession d'images. Cependant Manouach est encore plus déroutant tant cette succession apparaît aléatoire (dans la classification McCloudienne des ellipses, on serait souvent dans la classe 6 : solution de continuité).
C'est encore l'auteur qui exprime le mieux l'intérêt de ce livre dans la préface : "Ce travail est une manifestation de l'asphyxie que je ressentais en tant que lecteur face à des récits trop fermés".
On comprend alors que La Mort Du Cycliste n'est pas une simple expérience de narration mais un véritable manifeste de la part de son auteur. Ce travail sur la narration est aussi présent dans son 2nd livre (Avant Les Lieux Et Les Choses Qui Entouraient Les Gens, Désormais.). Et on peut être sûr qu'il le sera dans les suivants. |
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