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| Les montagnes hallucinées |
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  rohagus
| Grand amateur de Lovecraft, je n'ai évidemment pas manqué de lire la nouvelle originale des Montagnes Hallucinées. Même s'il ne s'agit pas de ma préférée, elle est de très bon niveau et présente l'intérêt de réunir en un seul récit nombre d'éléments de la mythologie personnelle de l'auteur en les mettant en relation sous un oeil plus scientifique, plus rationnel qu'à son ordinaire. Cette histoire est en effet pour Lovecraft l'une des rares occasions de fournir une chronologie des évènements passés de la Terre dans son imaginaire. Mais j'en dévoilerai trop si je continuais plus avant et je préfère revenir à cette adaptation BD en elle-même.
Elle commence très bien.
Le graphisme se révèle élégant. Le trait épais donne une certaine classe aux personnages et les décors urbains, les constructions et les bâtiments sont très réussis.
Ce dessin présentera hélas de grosses faiblesses par la suite pour les décors plus naturels et notamment les montagnes en elles-mêmes que l'on croirait griffonnées en quelques courbes assez laides. De même, les créatures surnaturelles manquent de charisme et d'impact dans leur représentation à mon goût.
L'histoire aussi m'a séduit au départ. La narration est bonne, rendant bien la sensation d'attente et d'angoisse des débuts de l'expédition. Le déroulement est réaliste et convaincant... jusqu'au passage au-delà des crêtes des Montagnes.
Après cela, Culbard peine un peu à faire ressortir la puissance des révélations et des découvertes. La lecture de l'histoire des Choses Très Anciennes par le héros m'a paru assez expéditive, trop facile, et j'ai eu du mal à en comprendre plusieurs passages, notamment le rapport avec Kadath dont j'avais oublié qu'elle était mentionnée dans la nouvelle originelle. Du coup, certains passages se devinent après coup plus qu'ils ne se suivent clairement et certaines péripéties et réactions des personnages sonnent bizarrement, comme si l’on avait manqué les éléments permettant de les comprendre. Et cela tient davantage pour moi d'un récit mal raconté que du mystère indicible de Lovecraft.
L'adaptation reste correcte tant il est difficile d'adapter cet auteur mythique. Cela permet en outre de découvrir ou redécouvrir une de ses nouvelles les plus importantes et de lui associer un graphisme certes inégal mais parfois très élégant. Alors pourquoi pas, d'autant que la couverture des éditions Akileos est très jolie.
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