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  monastorio
| MINIMAL
J’ai aimé MINIMAL.
Je l’ai aimé au premier degré, parce qu’il m’a fait rire, parce que Manu Larcenet est quelqu’un de drôle ( même si ses blagues sur les nazis tournent un peu à la référence récurrente, mais il paraît que, moi-même, je sombre là-dedans dans mes chroniques).
Je l’ai aussi aimé au second degré, parce que j’y ai vu une critique maligne de la BD indé qui se prend la tête.
Dans les points positifs, on notera un foisonnement d’explorations graphiques associé à de la bonne gaudriole des familles, dans la lignée d'un certain journal « d’umour et de bandessinées ».
Dans les points négatifs, on déplorera quelques facilités, notamment des attaques un peu low level contre BANG et Beaux Arts Mag. OK manu, t’aime pas Vincent Bernière, on l’aura compris.
Reste que Minimal, sorte de journal interne à Fluide Glacial, dans la lignée des Petits Vingtième et autres Trombones Illustrés, est plus qu’un vaste fourre-tout de toutes les recherches graphiques de la bd indé en un seul album, du minimalisme au jeu de trames en passant par le crayonné charbonneux. C’est aussi un bon album à message.
Larcenet nous prouve qu’on peut s’attaquer à la recherche graphique, tout cela en restant drôle en gardant à l’esprit qu’il faut raconter quelque chose au lecteur, et pas lui donner un truc abscon en lui disant : « vas-y Michel démerde toi pour comprendre, c’est de l’art… » (même si c’est un peu ce qu’il nous a fait sur son Ex Abrupto, mais bon… vive le droit à l’incohérence).
Bien sûr on est pas loin de ridiculiser un peu la BD d’auteur, mais en même temps, on la met à portée du lecteur de Fluide, qui « est loin d’être un con » mais quand même...
Ainsi, en revendiquant MINIMAL comme le journal pour la base, pour l’inculte et le crétin, Larcenet prend directement le contre-pied de l’Association et de toute la bande dessinée qui a décidé sciemment de ne s’adresser qu’à « l’élite ».
MINIMAL, c’est un peu la réponse du berger à la bergère de Manu Larcenet, auteur populaire à succès, à une certaine frange de la BD d’auteur qui pense que faire de l’art est incompatible avec un vrai succès populaire.
Bref, Manu nous fait son « plate-bande » à lui. Mais là où Menu utilisait des techniques de propagandes grossières, consistant à mêler des remarques justes, intéressantes, et des faits vrais à des mensonges éhontés, Manu a lui trouvé un moyen beaucoup plus malin : il fait rire.
Et on est toujours du côté des rieurs.
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