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| Le lac de l'Homme-mort, Le lac de l'homme-mort (Les aventures de Marc Jaguar #1) [Récit complet] | - | Les Camions du Diable, [Récit à Suivre - Début] | |
  Mael
| Après les superbes intégrales Gil Jourdan, celle de César et les rééditions de Félix aux éditions de l’Élan, Dupuis sort de ses placards le chaînon manquant entre les deux détectives les plus connus de Maurice Tillieux : Marc Jaguar.
Publiée en 1955 dans Risque-Tout, éphémère journal de Dupuis ciblant un public plus adolescent, Le Lac de l’Homme-mort est la seule aventure complète existante. Déjà rééditée en album dans la collection Péché de jeunesse puis dans les intégrales Gil Jourdan des années 1980, elle obtient là l’écrin classique de la collection Patrimoine : une intéressante et richement illustrée préface de José-Louis Bocquet - intéressante même si l’amateur n’apprendra rien de nouveau -, une belle maquette, et l’aventure complète suivie des 8 pages d’une aventure inachevée en fac-similé des planches originales. Pour couronner l’aspect livre pour collectionneur, et sans doute justifier le tarif élevé pour 96 pages (24 €), une reproduction détachable du dessin original de la couverture sur un papier fort est proposée.
C’est là que le bât blesse. L’intérêt de la réédition est réel, contrairement à certaines intégrales qui patrimonialisent un fonds parfois plus qu’anecdotique. Car ici, il s'agit d'une aventure réellement intéressante, confrontant un reporter fauché et son ami détective à un magnat d'industrie corrupteur. C'est bien une histoire dans laquelle le suspense habile allié à l’humour dévoile la marque de l’auteur. Or le travail de réédition n’est clairement pas à la hauteur. Et il y a de quoi être déçu tant les éditions Dupuis avaient habitué à mieux.
Les pages ne semblent pas avoir été particulièrement restaurées. Mais ce n’est pas très grave : après tout elles sont assez propres et lisibles. Mais la réédition des huit premières pages des Camions du diable laisse sur sa faim. Non pas parce qu’elles sont inachevées, mais parce que le choix de reproduire les planches originales semble avant tout motivé par l’envie de publier rapidement l’ouvrage plutôt qu’autre chose : six de ces pages sont en effet en flamand, sans traduction ! Une note nous explique que la traduction a été faite à même les planches, grand bien nous fasse, mais a minima les éditeurs pouvaient faire traduire les dialogues quelque part...
À ce compte-là, ils auraient aussi bien pu publier des scans un peu retouchés des Risque-Tout. Cela ne donne pas l’effet planche originale ; mais au moins les lecteurs pourraient comprendre l’histoire ! Dès lors, le « frontispice » (puisque c’est ainsi qu’il est nommé) détachable, ajouté en première page, apparaît d’autant plus futile et ajoute à l’aspect faussement luxueux de cette réédition.
On regrette vraiment que Dupuis, qui a fait un travail exceptionnel sur les autres rééditions de Tillieux, se soit laissé aller à publier un tel attrape-gogo. Il n’aurait pourtant suffi de presque rien pour rendre l’ensemble logique, et en se passant du gadget d’ouverture, ce qui aurait peut-être donné un prix plus accessible. En l’état, ce qui devait être une belle réédition d’un jalon intéressant de l’école de Marcinelle ressemble surtout à un travail bâclé pour annoncer la parution prochaine d’une version complète des Camions du Diable par Jean-Luc Delvaux, Étienne Borgers et François Walthéry chez Dupuis. |
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