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| 1976. John Haig a maintenant plus de 40 ans et son boulot de flic ne le passionne guère. Il est vrai que dans son patelin perdu au fin fond du Missouri, il ne se passe pas grand-chose. Voici pourtant que le corps d'une adolescente assassinée vient d'être retrouvé dans une forêt voisine…
John enquête avec toute la rigueur requise par cette macabre découverte. Son esprit n'en demeure pas moins obnubilé par le souvenir de Daisy, une fille qu'il a rencontrée en 1957. Elle rêvait de rejoindre Manhattan Beach, une station balnéaire proche de Los Angeles où vivaient ses parents. Il projetait, lui, de tenter sa chance à Las Vegas, d'y acheter un hôtel et d'y attirer son idole, le «King» Elvis Presley. Mais en faisant la connaissance de Daisy, John mit aussi à jour le drame qu'elle vivait et qui allait se transformer en tragédie sous ses yeux. Comme celle de Daisy, sa vie s'arrêta cette année-là. Jamais, il ne l'oublierait. Les événements survenus en cet automne 1976, vont lui permettre de sortir de sa prison psychologique. Pas tout à fait cependant de la manière qu'il souhaitait. Dans la vie, il y a toujours des paramètres qu'on ne maîtrise pas… |
  man
| Hermann, le père, et Yves H., le fils, sont associés une fois de plus, pour une histoire de décalages : entre deux personnages, entre deux époques, entre deux mondes. John Haig, seul personnage en noir et blanc dans un décor en couleurs, ne trouve sa place que dans le souvenir de son échappée folle et tragique avec Daisy, une jeune fille croisée sur la route de la Californie. Hermann joue avec les couleurs, et en même temps avec les sentiments, qui transparaissent au gré des touches de vernis coloré qu'il ajoute et retire à loisir. Cette tragédie haletante, toute en surimpression, éblouit par la technique d'un maître qui ne cesse décidément pas d'innover, et par la qualité de l'intrigue, même si on pourrait lui reprocher un certain manque d'originalité. |
CoeurDePat
| Après "On a tué Wild Bill", c'est au tour de "Manhattan Beach 1957"...
Première impression : c'est beau ! Les dessins, mais surtout les couleurs, sont magnifiques, à tel point qu'on dirait des toiles.
En deuxième approximation, la couleur reste superbe, mais les dessins beaucoup moins : Hermann a un style très particulier pour dessiner les visages, et ce qui pouvait passer pour des gueules à la Sergio Leone dans "On a tué Wild Bill" passe ici pour de la maladresse. Ensuite, il faut bien le dire, les dessins sont complètement figés; ainsi, une voiture qui démarre donne l'impression d'être immobile. Pour ma part, je trouve ça gênant, en tout cas certainement pas dynamique !
Côté histoire, que dire... Mon impression finale se résume à peu près à "encore un énième road movie avec quelques flash-backs, une intrigue indigente, des personnages inintéressants, superficiels, auxquels on ne s'attache pas, qui ne suscite guère que de l'ennui, et avec une fin sans chute, pas originale, prévisible, et inintéressante".
Voilà.
Pas original, prévisible, figé et inintéressant résume très bien mon avis. A éviter. |
Tireg
| La morale pourrait être : "Le paradis est notre plus grand rêve"...
Pour moi, il s'agit là bel et bien d'un chef-d'oeuvre !
Tout d'abord, le dessin d'Hermann est tout simplement fabuleux, très souple.
L'idée de l'effet couleurs/noir-blanc est excellente et permet de mieux comprendre ce qui se passe et où on se situe dans le temps du récit.
Quant au scénario d'Yves H, il est tout simplement excellent, empreint d'une grande nostalgie, d'une certaine forme de tristesse romantique. On pourrait reprocher à cette histoire sa lenteur, qu'il ne se passe pas grand chose, mais c'est là toute la force de la mélancolie, parfaitement rendue ici.
On sent aussi un peu de mysanthropie dans cet album, une sorte d'égoïsme des sentiments du personnage qui ne vit plus depuis cette fameuse année 1957...
A acheter les yeux fermés, mais à lire les yeux grands ouverts ! |
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