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| La Magie du Rangement Illustrée |
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  herbv
| Vous êtes du genre « désordre » ? Votre appartement n’est qu’un vaste dépôt de d’objets inutilisés entassés ci ou là ? Vous passez des heures à chercher un papier important dont vous avez absolument besoin et dont vous aviez souvenir qu’il devait se trouver dans cette pile... ou celle-là ? Vous n’aimez pas lire de livres sans images ? Alors, La Magie du rangement – illustrée – d'après Marie Kondo est l’ouvrage qu’il vous faut !
Les éditions Kurokawa lancent une nouvelle collection d’œuvres japonaises liées à la pop culture avec le présent guide, ainsi qu’une sorte d’artbook composé de dessins d’enfants revisités par leur père, animateur français installé au Japon. Si La Magie du rangement – illustrée – n’a rien de pop ni de culturel, la popularité et les ventes pharamineuses de la version originale (éditée en français chez First Éditions en 2015) cumulant à huit millions d’exemplaires pour le monde entier devraient permettre à la version manga (un produit dérivé, donc) de donner une certaine visibilité à Kuropop, ladite nouvelle collection.
Adapté en bande dessinée par Yuko Uramoto (si si, regardez bien, son nom apparait bien en couverture, en tout petit), ce guide du rangement créé originellement au Japon en 2011 se lit rapidement, très rapidement même. Il faut dire que la mangaka maîtrise pleinement son art, même s’il s’agit d’une (plutôt) jeune auteure. Elle est née en 1981 et a débuté assez tardivement sa carrière professionnelle en 2011 après avoir remporté un des innombrables concours de débutants organisés par les magazines de prépublication papier et web.
Le dessin est simple mais efficace, immédiatement lisible. Les personnages sont (forcément) sympathiques ; on ne peut que s’attacher à Chikai, la jeune femme « bordélique ». La narration est légère. Il faut dire que la mise en page privilégie la simplicité (à raison de quatre à six cases par planche, la lecture est forcément très rapide) et sait éviter les effets visuels si communs aux mangas pour enfants (shônen ou shôjo). Il n'y a certes rien d'étonnant à cela : la dessinatrice a effectué l’essentiel de sa courte carrière dans le domaine du manga pour jeunes adultes (seinen et josei) avec même une incursion dans le manga érotique.
Après, reste le problème du fond : c’est sans intérêt. C’est facile de ranger une fois qu’on a tout jeté, hein ! En effet, Marie Kondo aligne les évidences, les lieux communs et autres poncifs pour mieux présenter sa méthode comme infaillible. Toutefois, il faut le reconnaître, c’est forcément efficace. La démonstration est d’autant plus clinquante que Chiaki est un cas extrême de femme désordonnée ; on croirait voir un appartement d’hikikomori. J’avoue qu’une situation de départ un peu plus réaliste aurait crédibilisé à mes yeux les propos qui suivent, même si, je le rappelle, ils sont tous frappés du coin du bon sens.
Allez, je suis injuste : j’ai été convaincu par la méthode du rangement à la verticale par rapport à celui à l’horizontale. Sauf que je ne vais pas l’appliquer : il faudrait que je réorganise toutes mes penderies (pourtant, je n’en ai pas tant que cela). Et elles sont rangées, quoi qu’on dise… Oui, je reconnais que je pourrais jeter une nouvelle série de vêtements. Car, oui, le principal problème que j’ai avec ce guide, c’est que je ne suis pas assez « bordélique » pour en avoir besoin et que je n’habite pas un minuscule appartement japonais. |
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