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  rohagus
| Les Louves est un récit légèrement romancé se basant sur des faits réels, par le biais d'une part des souvenirs de jeunesse de la grand-tante de l'auteure et d'autre part de l'histoire vraie d'une résistante belge célèbre. Flore Balthazar nous raconte le quotidien de plusieurs femmes dans la ville de La Louvière tout au long de la seconde guerre mondiale. C'est un récit intimiste, fait de moments du quotidien qui sont autant de petits combats dans ces circonstances compliquées non seulement pour la Belgique occupée mais aussi pour les femmes qui subissent leurs propres vexations à cette époque où l'égalité homme-femme était loin d'être faite. C'est le parcours d'une femme qui a fait le choix de s'engager au péril de sa vie. Mais c'est aussi celui d'autres femmes qui se sont contentées de survivre au mieux en prenant soin de leur famille et en espérant des jours meilleurs.
C'est une histoire enrichissante puisqu'on y découvre les détails de la vie de tous les jours avant l'Occupation, durant celle-ci puis au moment où la Libération approche.
Le dessin y est simple. Son encrage y manque un peu d'aisance ; j'aurais aimé davantage de pleins et déliés pour le rendre plus clair et assuré. Les visages ont aussi un peu tendance à s'y ressembler, ce qui m'a posé problème quand j'ai confondu en début de lecture les deux protagonistes rousses du récit : je me suis étonné de voir une jeune enfant s'engager dans un mouvement résistant avant de réaliser qu'il s'agissait d'une autre personne.
J'ai envie de comparer cet album à la très bonne série Les Enfants de la Résistance que j'ai lue récemment. Les deux abordent en effet des sujets très similaires à savoir la vie quotidienne depuis les tous débuts de l'Occupation et l'engagement progressif dans la Résistance de ses protagonistes. D'un côté, nous avons des enfants pour héros et de l'autre des femmes. D'un côté, nous avons un récit purement romancé, avec une histoire prenante qui mêle aventure et justesse historique. De l'autre, nous avons les Louves qui ne prend jamais la direction de l'aventureux mais qui a l'avantage de se montrer d'autant plus crédible et instructif qu'on sait qu'il y a derrière son scénario l'histoire vraie d'une famille et d'une résistante.
Cependant, ce côté journal intime rend l'intrigue un peu plate. Plutôt que d'être entraînés avec les héroïnes dans les émotions et les difficultés de l'époque, on a parfois l'impression de sauter d'une séquence à la suivante comme une simple succession de faits. Cela ne tourne heureusement pas à l'énumération : le récit reste fluide et suffisamment intéressant pour ne pas s'ennuyer du début à la fin de l'album. Mais on ne se sent pas particulièrement proche des protagonistes et de leur quotidien. Il manque une part d'émotion et une mise en scène qui permettrait davantage au lecteur de se sentir impliqué dans les aventures des héroïnes.
Nous avons donc une lecture instructive et suffisamment bien menée pour être prenante mais pas suffisamment marquante pour transmettre ses émotions. |
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