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  thierry
| J'avais détesté le premier volet de ce nouveau cycle de la Ligue des Gentlemen extraordinaires lorsque je l'avais lu pour la première fois. Je n'avais pas adhéré à l'idée d'en faire un opéra, basé sur les chansons de Kurt Weill et Berthold Brecht et j'avais été désarçonné par le hiatus avec le tome précédent. Du moins avec le tome précédent paru en français, par qu'il existe une aventure inédite en français : Black Dossier, dont la lecture s'avère essentielle pour comprendre l'évolution de la Ligue. A la sortie du deuxième volet de l'arc Century, j'ai voulu remettre tous les éléments en place, j'ai enfin lu le Black Dossier et relu Century: 1910 à la lumière des éléments qui y sont dévoilés et j'ai finalement trouvé cette entrée en matière nettement plus intéressante que lors de la première lecture. J'étais donc armé pour attaquer ce Century: 1969
Nous voici donc en 1969, en plein Swinging London. Mais pas tout à fait celui que nous connaissons. L'Angleterre finit de se relever de la période de dictature fasciste de BB et elle vibre désormais à la musique des Rutles. Orlando, Alan Quatermain et Mina Murray débarquent discrètement en Angleterre, alertés par de nouveaux signes d'activités de la secte d'Oliver Haddo. Mais ils n'ont toujours aucune information quant au but qu'il poursuit.
Dans le premier cycle, Alan Moore avait composé un univers qui lorgnait du côté de Jules Verne et des feuilletonistes populaires. Pour le deuxième cycle, il recyclait habilement les univers de HG Wells et HR Burroughs. Dans le Black Dossier, il plongeait la ligue dans un mélange de dystopie orwellienne, d’espionnage de bagatelle et d'ésotérisme ultra-référencé. Dans l'arc « Century », il recycle les récits fantastiques occultes dans lesquels des sectes mystérieuses complotent en invoquant des forces ancestrales. Mais il expérimente en intégrant la musique à sa narration. Si elle n'est pas à proprement parler essentielle à l'intrigue, elle procure un habillage à son scénario. Evidemment, pour que cela fonctionne, il faut que les références musicales soient parfaitement connues du lecteur. Autrement, l'effet serait raté. En 1910, Kurt Weill était mis à l'honneur, mais en 1969, quel artiste est mis à l'honneur par Alan Moore et Kevin O'Neill?
Le chapitre s'intitule Paint it black et s'ouvre sur la mort d'un membre d'un grand groupe de rock dans une piscine. Il culmine avec un concert-hommage organisé à Hyde Park par les survivants du groupe de la rock star assassinée. Lors de ce concert, une chanson semble prôner une certaine sympathie par le démon. Je ne vois pas du tout à quel groupe Moore fait allusion. Les Poppies, peut-être ?
Ce Century: 1969 permet à Alan Moore de développer son intrigue, laissant encore volontairement de nombreuses zones d'ombre, avant de conclure cet épisode sur un cliffhanger étonnant, qui fait attendre la suite avec une certaine impatience. Mais Kevin O'Neill n'est pas des plus rapides. Il faudra attendre.
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