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  Matt Murdock
| Hésitant encore à lâcher mes 25 euros à Actes Sud pour acheter Notes pour une histoire de guerre, je me suis rabattu sur l'autre album de l'auteur italien Gipi, les Innocents, édité par Vertige Graphic. Au départ j'avais quelques craintes, notamment que le récit, en étant un peu court, me déçoive, et que l'engouement général autour de Gipi, ne soit un peu trop surdimensionné. Il n'empêche que j'avais tort, et dès la première page on est conquis par la lecture.
L'histoire est on ne peut plus simple, un oncle s'occupe de son jeune neveu, ils sont en voiture, en promenade sur le bord de la mer. Sauf que l'oncle part rejoindre un de ces vieux amis délinquants, qui vient de sortir de prison. L'album sera une longue discussion calme entre l'enfant et l'adulte, avant qu'ils ne retrouvent l'ex-prisonnier. Ce sera alors la rencontre entre deux vieux amis et un enfant.
La construction est très contemplative, Gipi, n'hésitant pas à s'attarder sur de nombreux paysages maritimes, des plages, le ciel. Pourtant le récit est assez direct. Dès la deuxième case on est plongé dans le récit, puis en une page la situation est posée. Les quelques trous seront alors comblés par l'imaginaire du lecteur. Bref Gipi a un je-ne-sais-quoi qui lui permet de parfaitement évoquer de nombreuses choses. Les innocents est un petit bijou brillamment construit.
Les dessins sont très bons avec quelques séquences crayonnées pour des flash-backs. Bref mes doutes sont dissipés, va falloir que je lise Notes pour une histoire de guerre maintenant. |
Coacho
| Le transalpin dont on parle puisque son début d’année fut marqué par l’excellent « Notes pour une histoire de guerre », a été traduit aussi chez Vertige Graphic.
Cet album assez plat, comportant peu de pages, est déjà attirant en tant qu’objet.
Pour le récit, voilà une histoire presque banale, d’un oncle qui s’occupe de son neveu pour une journée, ne sachant pas trop comment s’y prendre, et surtout, avec un passé qui apparaît comme peu recommandable.
Au lieu de se diriger vers une activité classique, il emmène le fils de sa sœur voir un ami sorti d’une longue période d’incarcération.
Sur cette idée simple, Gipi construit son récit à la limite de l’explication de mœurs, et, de manière contemplative, nous décrit une adolescence en mal de vivre, souvent bafouée, encore enjouée, mais qui bascule souvent vers la gravité en détruisant les illusions et l’innocence, d’où le titre qui laisse envisager plusieurs interprétations.
C’est captivant, rythmé et pourtant d’une certaine lenteur, et Gipi se permet même de nombreuses cases muettes de paysages ou d’attitudes pour renforcer son propos alors qu’il ne dispose pas de nombreuses pages pour cela.
Comme quoi, avec le talent, tout est possible…
Très bel album que ce livre là en tout cas…
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