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  rohagus
| Léonard & Salaï met en scène la biographie de Léonard de Vinci à partir de 1490, date de l'entrée à son service du jeune Gian Giacomo Caprotti da Oreno, dit Salaï. La bande dessinée met ici l'accent sur la vie intime de Léonard et notamment sa romance ambiguë avec Salaï, présenté très ouvertement comme étant son amant en plus d'être son modèle et un disciple singulièrement insolent.
C'est ainsi qu'on les suit dans leurs errances entre Milan, Mantoue, Venise, Florence puis probablement en France dans le second tome. On y aperçoit les différentes grandes œuvres sur lesquelles le génie créateur a travaillé et peiné durant ces années, ses difficultés personnelles, ses conflits et les différents exils ou contrats qui se sont succédés pour lui. On y découvre notamment que malgré son immense talent, sa vie artistique n'a pas été des plus faciles.
Mais au-delà de cet aspect historique et artistique, la thématique de ce diptyque est en priorité la relation amoureuse entre Léonard et Salaï, romance bientôt rendue plus complexe avec l'apparition d'un troisième élément, le jeune Francesco Melzi, à la fin du premier tome.
L'accent est également mis sur le graphisme. C'est en effet un dessin à quatre mains. Benjamin Lacombe entame le story-board, ensuite aidé par Paul Echegoyen. Puis ce dernier dessine les décors. Et enfin Benjamin Lacombe y inclut les personnages puis ajoute la colorisation.
Décors et couleurs sont inspirés par l'œuvre de De Vinci et par les illustrations d'époque. C'est ce qui m'a le plus séduit dans cet ouvrage. Les paysages, vues en extérieur et décors intérieurs sont beaux et très soignés.
A l'inverse, j'ai hélas été rebuté par la représentation des personnages. Je n'accroche pas du tout au style de Benjamin Lacombe qui leur donne des allures proches du manga avec des corps très androgynes et des visages aux yeux de biche démesurés. Je me suis trop souvent cru en train de lire un pauvre yaoi caricatural alors que le même récit, avec exactement la même narration mais avec des personnages plus réalistes m'aurait nettement plus charmé.
A noter aussi, et c'est important, que les pages de la bande dessinée sont régulièrement entrecoupées par des grandes illustrations en une ou deux pages directement inspirées de célèbres tableaux de De Vinci avec l'insertion de la touche personnelle de Benjamin Lacombe. Là aussi je n'apprécie pas trop les yeux énormes des personnages mais j'ai néanmoins trouvé très belles la majorité de ces peintures. Elles sont très soignées et on y sent l'admiration de l'auteur pour l'œuvre de De Vinci. Elles apportent surtout une belle touche esthétique et d'ambiance supplémentaire à l'ouvrage.
Au final, même si j'ai eu un peu de mal avec le côté légèrement yaoi du récit causé par le style graphique des personnages et par une légère mièvrerie dans la relation entre Léonard et Salaï, c'est une histoire intéressante et instructive qui nous est contée là, et le graphisme vaut le coup d’œil pour ses représentations personnelles des œuvres de De Vinci et pour ses décors. |
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