|
| |
|
|
|
|
| « En gros, tu es en train de me dire que tu es devenu une sorte de mercenaire et tu voudrais que je trouve ça bien ? » Mars 2054. Mariée de fraiche date, la jeune Tatiana s’inquiète des nouvelles orientations professionnelles de son mari Douglas. Celui-ci passe les derniers tests pour rejoindre les rangs de Multicoprs Security Inc., une sorte d’armée privée qui loue ses services et ses troupes à la communauté internationale. Sous mandat de l’ONU, Multicorps s’apprête par exemple à envoyer en Turquie un contingent de « soldats de la paix ». Mais au fait, quelle est au juste la vraie différence entre mission de maintien de la paix et guerre ouvertement déclarée ?
|
  Da Rocha
| « Cyclopes » est donc la nouvelle série conçue par le tandem Jacamon/Matz. Inutile de préciser qu'après le très réussi Tueur, ces deux auteurs étaient attendus au tournant par leurs nombreux fans. Disons le immédiatement, « La Recrue » constitue un excellent premier opus de cette histoire prometteuse.
Une fois n'est pas coutume, je commencerai ma chronique par le dessin de cette album. Luc Jacamon nous démontre une nouvelle fois toute sa maîtrise : le découpage efficace des premières planches donne le ton de cet ouvrage de science fiction politique. Globalement, le trait est toujours aussi intéressant, dans un style fort et caractéristique. Une réussite. La colorisation informatique me semble plus sombre que celle du Tueur, vraisemblablement à l'image de ce futur guère engageant dépeint par le scénariste.
Concernant l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de songer à Reality Show (Morvan/Porcel) en cours de lecture : une société privée chargée de maintenir l'ordre public, une diffusion télévisée des plus lucrative, un héros courageux mais encore un peu lisse... Néanmoins, Matz paraît traiter son sujet avec plus d'ambition car ce sont ici les dérives supposées de l'ONU en matière de sécurité mondiale qui sont montrées du doigt. Malgré quelques facilités scénaristiques, l'ensemble est de belle facture et laisse augurer une suite des plus réjouissante. |
Coacho
| Bon, comme je ne savais pas trop où en parler, je me mets ici.
Parce que je viens de lire "La recrue", premier tome de la nouvelle série "Cyclopes" de Matz et Jacamon.
Et j'avais envie d'apprécier pleinement ce bouquin des talentueux auteurs du "Tueur".
Mais malgré toute ma bonne volonté, malgré mon plaisir certain à lire certaines scènes, je ne suis pas totalement conquis par ce récit.
On retrouve le dessin efficace qui nous est familier maintenant même si certains personnages semblent tout droit venir de la série précédente, mais y'a quelque chose qui cloche.
Alors que le cynisme est de mise, que l'idée de fustiger certaines dérives de notre société est réél, je n'ai pas pu m'empêcher de bloquer sur quelques cases et formes qui font un peu tâches dans le décor.
Outre la parentalité déjà évoquée de cet album avec la série de Morvan "Reality Show", on se retrouve avec un scénario qui bute parfois de manière simpliste alors que le ton de Matz dans "Le Tueur" était beaucoup plus subtil, beaucoup plus fin.
Allez, je vais reprendre les points qui m'ont ennuyés.
Tout d'abord, l'humilité du personnage.
Alors que tout lui réussi, qu'il est jeune, beau et célèbre, et que pour réussir dans le sport de haut niveau, il faut avoir un solide caractère et un égo souvent hypertrophié, on se retrouve devant un bon soldat docile et manipulable.
Bon, ça ne casse pas 3 pattes à un canard mais...
Ensuite, au bout de quelques jours de formation, le gus suscite l'intérêts des plus grands pontes de la multinationale qui ont sûrement d'autres chats à fouetter que s'intéresser au bleu de service.
Puis, dans une élite sportive et militaire, nécessitant des capacités hors-normes, dont certaines s'acquièrent au feu, je me demande comment un simple soldat peut passer du statut de soldat, à celui de lieutenant, puis celui de colonel, en quelques jours ?
Enfin, une foule, un audimat, blasée au point de regarder des émissions de télé-réalité d'une telle cruauté peut-elle avoir une réaction d'unanime enthousiasme au simple sauvetage d'une personne ?
Tout le monde se met à crier "Pistoïa, Pistoïa, Pistoïa" comme s'il avait gagné tout seule la Coupe du Monde ? Mouaif...
Et puis dans un univers médiatique très superficiel mais néanmoins maîtrisé, pourquoi la jeune présentatrice fait-elle des grimaces adolescentes en présentant ce "sérieux" programme ?
Pourquoi, alors que des QI d'huîtres comme certaines présentatrices de notre télé nationale y arrivent, cette même jeune présentatrice dit "maintenant, un peu de pub" au lieu d'un plus révérencieux "Laissons passer une page de publicité" ?
Suis-je trop tatillon ?
Boarf...
C'est dommage car je m'attendais vraiment à un truc plus fluide et plus prenant mais ces détails m'ont vraiment gêné.
J'attendrais de lire la suite pour voir si on redresse la barre un peu sinon, j'arrêterais. |
|
|
|
|
|
| |
| |