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| La Louisiane. Les yankees, le blocus et l'antidésertion, les alligators fous furieux et les moustiques défoncés à la fièvre jaune, Sanders Moulinet en a plein les bottes ! Sans parler du chasseur de crocos unijambiste avec son allure de pèlerin. Qu'ils aillent au diable ! Tous sauf elle. |
  petitboulet
| Welcome in Louisiana, my friend. Bienvenue au pays des bayous, de la sueur, de la transpiration, des crocodiles... Bienvenue dans un pays à moitié sauvage, bienvenue en cette bonne année 1862, au coeur de la guerre de sécession!
Emplissez vous les narines de l'odeur de la putréfaction des plantes qui règne dans les marais! Affrontez les moustiques par centaines! sentez votre corps s'enduire d'une pellicule de sueur grasse dûe à l'humidité extême de ce beau pays! Entrez dans ses saloons, respirez cette odeur de sciure, de vieux whisky et de parfum bon marché! Suivez le guide M'sieurs Dames, vous êtes en Louisiane, et si les canons tonnent dehors, v'nez vous humidifier la glotte dans un de nos bouges si joyeux!
Voilà à peu près le programme auquel nous convient Brrémaud et Duhamel, la Louisiane dans toute sa splendeur et son horreur. Ici les personnages sont forts en gueule et prompts à dégainer, ne présentent pas souvent un Q.I de philosophe, s'avèrent plutôt crades et embaument l'air de remugles douteux.
Nous allons suivre les aventures parallèles d'un soldat sudiste déserteur poursuivi par un chasseur de primes et d'un photographe russe engagé par les nordistes et accompagné d'un chat nommé Kochka... Brrémaud s'amuse à éclater son récit, à brouiller les pistes en décrivant énormément de personnages, admirablement croqués par Duhamel, et parsème ses pages de répliques bien senties et qui font mouche. Pas mal de zones d'ombres encore mais ce tome n'est pas un album de présentation, loin de là, des information on en reçoit son content dans Kochka.
A noter la mise en couleur assez particulière, qui rend parfaitement bien l'ambiance décrite au dessus.
Allez les amis! Plongez vous dans Kochka, et allons ensuite chasser l'alligator! |
oslonovitch
| En BD, la guerre de sécession, ça avait déjà été fait : j'ai rien contre l'école Dupuis mais bon les Tuniques Bleus, c'est pas ma tasse de thé… Nous voilà donc avec un nouvel album des éditions Paquet qui continuent à faire grossir un catalogue de qualité (Lincoln, O'Malley, Banana Fight, etc…).
Je suis malgré tout un peu ennuyé pour aviser cette BD. En effet il y a des éléments vraiment superbes, notamment au niveau du dessin. Lorsqu'on a la version crayonnée à côté de la couleur, on peut vraiment comparer… et regretter. Car la version crayonnée apporte un plus indéniable à la lecture du dessin, surtout dans la profondeur du trait. Les couleurs ne sont pas foncièrement laides, elles sont même bien adaptées au fond de l'histoire (le marron/verdâtre des marais du décor) mais elles cachent pas mal de détails pourtant très sympathiques. J'ai lu successivement la version couleur puis la crayonnée : la première pour l'histoire, en m'attachant au dialogue, à l'intrigue, la seconde pour profiter du dessin. Et j'ai vu plein de détails qui m'avaient complètement échappé à la première lecture. La couleur a effacé certaines scènes qui disparaissent car les deuxièmes et surtout troisièmes plans ne sont pas assez mis en valeur. C'est dommage, parce que du coup je trouve que c'est tout le dessin (superbe!) de Duhamel qui aurait mérité d'être un peu plus éclairé (à tous les sens du terme).
L'histoire elle même est assez conventionnelle, bien dans l'esprit Paquet, road movie, itinéraire d'un paumé, mais plutôt bien fichue. Toutefois j'ai été un peu gêné par certains enchaînements un peu grossiers, par des effets de transition peu marquants, qui ne m'ont pas fait paraître l'histoire très fluide. De plus, ces heurts dans le fil du scénario semblent briser l'émancipation des personnages dont on ne fait qu'aborder que certains traits grossiers, sans descendre dans les couches psychologiques. Le héros est par contre redoutable, superbe à tous points de vue (pour moi, le héros c'est le barbu qui se lance à la recherche du déserteur).
Voilà, c'est un 1er tome, et c'est déjà un bon album, mais franchement il faut lire la version crayonnée qui n'a absolument rien à voir avec la lecture de la version classique (pour moi la version couleur vaut 3*, et l'autre 4*). De plus le carnet d'esquisses à la fin est superbe. |
CoeurDePat
| La version crayonnée de l'album, limitée à 1500 exemplaires, est superbe. Les crayonnés sont vraiment magnifiques, et l'oeil s'attache à détailler chaque scène avec précision; on voit de plus une partie de la manière de travailler de Duhamel (personnages découpés et recollés, dessins effacés, ...), ce qui est très intéressant. Le découpage est vraiment bien fait, et -- je trouve -- un peu déstabilisant. Certaines scènes sont tout particulièrement bien faites, comme celle où notre héros rentre dans un bar...
Côté scénario, on retrouve le style particulier de Brrémaud. Trois histoires se déroulent en parallèle et on ne voit pour l'instant que peu de liens entre elles. De plus, la présence du chat reste pour l'instant assez mystérieuse, ce qui pourra paraître un peu confus à certains. Tout ceci ne va pas sans nous rappeler "Robin Hood" ou "Banana Fight", même si pour ma part je trouve "Kochka" plus abouti à tout point de vue.
A ce propos, je ne sais pas comment Brrémaud rencontre (choisit ?) ses dessinateurs, mais tous sont vraiment doués et pratiquent la couleur directe (pour Kochka, à voir lors de la sortie de l'album couleurs !). Qu'il s'agisse de Loche, de Reynes ou de Duhamel, leurs dessins sont superbes. Mais j'avoue avoir une nette préférence pour le dessin de "Kochka", probablement parce que les personnages, tout en ayant un côté caricatural, sont plus réalistes que ces autres séries.
Bref, je vous recommande chaudement cet album ! Une version crayonnée au même prix qu'un album normal, ne la manquez pas !
(NB : attention, couverture souple, mais de bonne qualité.)
La version couleur pour sa part est également très belle, même si à mon avis l'album se lit beaucoup plus "facilement"; entendez par là qu'on prend moins le temps de tout admirer, ce qui est dommage. Les couleurs, informatiques, sont plutôt réussies, parfois assez sombres mais jamais flashantes. Bon album, mais ma 1ère impression demeure : le crayonné ajoute un plus indéniable. |
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