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  Gilles
| 4 avril 1968: Martin Luther King est assassiné à Memphis. L'auteur, qui est noir, nous plonge dans la deuxième guerre civile américaine : celle de la ségrégation raciale. Dans le premier volume, l'on découvre la vocation de prêcheur de Martin Luther King Junior qui prend fait et cause pour les droits civiques des Noirs américains.
Lorsque Ho Che Anderson commence cette biographie à l'âge de 23 ans, il ne doute sûrement pas qu'elle va occuper sa vie pendant les 11 prochaines années. Pour s'attaquer à ce sujet délicat, il commence par s'avaler 6 mois de recherche, de lecture et de visionnage de documents d'époque. Enfin, il trouve son angle d'attaque et décide de traquer l'homme derrière le mythe.
Le résultat est là : un Martin Luther King avec ses grandes qualités mais aussi des défauts. Ho Che Anderson parvient à rendre le grand homme humain dans toute sa force et sa faiblesse. Son graphisme est aussi dur que la ségrégation de l'époque. Sous influence de dessinateur comme Miller, ce premier tome de King est encore maladroit mais ceci n'altère en rien la force de son propos. On peut juste regretter l'aspect un peu décousu de la mise en place en début d'album. Un album à lire pour (re)découvrir Martin Luther King. |
MR_Claude
| La préface de l’auteur est alléchante (je me demande juste pourquoi l’avoir impimée en dégradé de couleurs, c’est assez désagréable, mais bon..) : il y explique comment d’une œuvre de commande, celle-ci est venue l’habiter pendant près de 10 ans, au point d’en faire non pas LA biographie officielle de Martin Luther King, mais bien sa propre vision de l’homme, ni hagiographie, ni pamphlet, juste sa vision, éclairée par ses convictions propres…
Et ce qui frappe d’abord, c’est la dureté. Plus que l’histoire elle-même qui le deviendra par la suite, c’est le graphisme, un noir et blanc "sec", sans contrastes (mises à part deux ou trois pages en couleur, assez peu agréables) qui donne une très grande lumière aux planches, mais s’avère par moments assez fatigant . C’est parfois assez pénible à lire, les pages sont très chargées, la mise en scène est confuse, on ne sait pas toujours qui est qui, et la traduction semble ne rien y arranger (certaines bulles semblent même ne pas être à la bonne place). Autant le dire clairement, c’était assez mal parti…
Et puis, petit à petit, tout ça se met en place, et l’on suit King dans ses années étudiantes, et le début de son action à Montgomery, Alabama. Si la prise de conscience, et la venue de King au militantisme n’est que peu évoquée, on y trouve en revanche un portrait de l’homme sans concessions. Charmeur et machiste tout à la fois, prônant l’ouverture face au Noirs, et complètement rétrograde vis-à-vis des femmes, désolé de l’attitude de certains Noirs (les Oncle Tom, qui se satisfont de leur situation), mais absolument pacifiste…
Si je ne suis pas franchement amateur de certains choix graphiques, comme la réutilisation de photos d’époque, grossièrement intégrées aux pages, floues et fortement tramées, où certains dessins semblent découpés et collés sur les photos, d’autres sont en revanche assez séduisants, comme l’utilisation de témoignages vraisemblablement recueillis par l’auteur (mais c’est finalement peu important), de personnes ayant cotoyé de près ou de loin Martin Luther King. En deux ou trois phrases ces témoins donnent à la fois un autre éclairage sur King, et un rythme à la biographie en cassant la linéarité de ce genre d’histoire.
Pour résumer, pas complètement séduit, à cause de certains choix graphiques assez rebutants en ce qui me concerne, mais suffisamment intéressé pour quand même lire la suite…
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