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| Par une nuit de tempête, la terrible Tyrlyr, une laie magique capable de dévaster des régions entières, se met en colère... Kilt, le petit Picte à qui le druide du village a annoncé ce terrible événement, décide d'arrêter le sanglier. Pour cela, il n'y a qu'un moyen : verser un somnifère dans la source à laquelle Tyrlyr s'abreuve... Kilt part à l'aventure, et bientôt il rencontre Arthur, un enfant d'une autre tribu qui devient son ami. |
  Mr_Switch
| « Kilt le Picte » fait partie de ces premiers albums jeunesse parus chez Delcourt Jeunesse, à l'aube du 3° millénaire. Nous avions constaté que le format 32 pages était à risque. « Marek la guêpe » chez Paquet pouvait faire douter du support, alors que « le Trio Bonaventure » rassurait. Tout l'art est de savoir utiliser cette contrainte à son profit. C'est plus l'intention de l'auteur que le format lui-même qui sera décisif.
Mais voilà, "Kilt" énième histoire pseudo moyenâgeuse a un goût bien fade pour un lecteur adulte. Trop écourtée, trop banale. L’histoire semble ne commencer qu’à deux pages de la fin. Par curiosité, j’ai mené ma petite enquête parmi les enfants d’une bibliothèque de quartier.
Un garçon, de 9 ans, avoue avoir beaucoup aimé. Il explique. Kilt, le Picte, apprend qu'une grosse laie, Tyrlyr va ravager le village. Alors il part l'endormir mais ça ne fonctionne pas comme il veut. « La laie, c'est la femelle du sanglier. Tyrlyr, c'est comme Tirelire, alors c'est drôle pour une cochonne. »
Une fillette embraye : « Il rencontre aussi Arthur. Et Arthur, c'est comme dans Merlin. ». Le garçon n'a pas l'air de trouver que le personnage d'Arthur ai quelqu'intérêt. « Parfois il est plus grand que Kilt, parfois non. C'est mal dessiné. ». « Peut-être mais c'est pour nous faire comprendre qu'on devrait tous s'entendre. Arthur est riche, Kilt est pauvre mais ils vont devenir amis. C'est une fable sur l'amitié. » s'enchante la fillette.
Un autre garçon, de 7 ans, n'a pas trop lu l'histoire, qui est pour les grands. Alors qu’une autre gamine de 10 ans, pense que c'est un album pour les petits parce qu'il n'y a presque pas d'histoire et trop peu de pages à lire. Mis à part notre garçon de 9 ans, aucun enfant ne semble penser avoir lu un album destiné à sa tranche d'âge. Les uns décrètent que les histoires de romains morts-vivants, ce n'est pas pour les enfants. Les autres, que l'histoire est trop simpliste pour être destinée aux adultes. L'album peine à trouver son lectorat.
Unetelle a bien aimé l'histoire mais regrette que ce ne soit que le début d'une vraie histoire. Néanmoins, elle s'étonne que le bébé sanglier ait pu grimper tout en haut de la montagne. Elle ne trouve pas cela plausible.
Le dessin est assez controversé. Notre témoin de 9 ans trouve les personnages et les décors magnifiques. D’autres sont plus mitigées, particulièrement une fillette : « C'est pas propre. Les yeux des personnages, on dirait qu'ils sont fait au Blanco ». La remarque est étonnante au premier abord, cependant elle est cohérente. Alors que l'ensemble des illustrations est chatoyant, ombré, certains yeux paraissent immaculés, non affectés par quelqu'ombre.
On regrette l’absence de personnages féminins. Les plus jeunes admirent le nounours du petit barbare Kilt. Rien que pour cela, ils considèrent qu'il faut conseiller l'album.
Une gamine conclue. « Je pense que c'est pour commencer à connaître le monde du Seigneur des Anneaux. Au début, j'ai cru que c'était un peu comme pour Astérix. Il y a un village, un druide, un gros repas. Mais quand j'ai vu les romains morts-vivants, j'ai trouvé ça moins bien. »
« Kilt » est donc plutôt assez bien accueilli par le jeune public. On peut sans doute regretter la minceur de l'histoire, qui pâtit de la comparaison avec d'autres albums Delcourt Jeunesse. Le triomphe de Kilt est assez dérisoire. Son éclat de génie est un mouvement de fraternité. Mais la moralité fait étrangement passer cela pour un acte de bravoure.
Le dessin est assez joli, même s'il ne faut pas l'analyser trop longtemps sous peine de s'apercevoir de pas mal de maladresses, ainsi que d'une certaine tendance au « photocopiage ».
Notons cependant que le thème de la laie est assez bien vu pour un récit celtique. Le sanglier était bien un animal vénéré dans le culte de Lug. La vision de l'animal n'était toutefois pas guerrière mais plutôt nourricière, tel un animal magique qui peut être tué et remangé chaque jour, comme l’explique l’Association L'Arbre Celtique. |
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