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| Il est certaines personnes qu'on ne voit ni n'entend jamais. Qui s'assoient toujours à la même table, dans le même bistrot, commandent toujours la même chose... Ils ne veulent pas déranger, pas faire de peine. Ils ne font pas de bruit. Ils attendent qu'on s'aperçoivent de leur présence. Mais ça n'arrive pas. A Monsieur Khol moins qu'à un autre. Monsieur Khol n'a pas de visage. Tout son drame est là. Car, que peut-on, faire de sa vie quand on n'a pas de visage, hein ? Ma foi, pas grand chose...
Mais la vie n'est pas toujours chienne pour les gentils messieurs très effacés, un jour, un beau jour... |
  nyl
| Monsieur Khol n’a pas de visage.
C’est ce regard sans visage qui m’a attiré vers ce livre différent, et je ne le regrette pas.
Monsieur Khol, c’est quelqu’un qui n’est personne, mais qui se découvre au fil du livre. C’est quelqu’un qui apprend la vie, qui trouve le bonheur.
Je trouve que c'est une histoire en peinture plus qu’une BD, mais ce n'est pas gênant du tout bien au contraire... Je ne me suis pas attachée tout de suite à Monsieur Khol mais il est devenu quelqu’un... et c’est touchant de voir un adulte découvrir enfin le monde avec des yeux d’enfant, découvrir que la vie peut être haute en couleurs.
Un livre plein d’espoir... |
jean loup
| Monsieur Khol est comptable. Le nez dans ses chiffres, il passe totalement inaperçu, sauf quand son chef décide de se défouler sur lui. Aucune femme ne le regarde jamais, et même dans le bar où il a l'habitude de prendre un verre, les clients ne se rendent pas compte de sa présence. Et quand monsieur Kohl aimerait plutôt prendre un picon qu'un petit blanc, le barman ne l'écoute pas. Et il lui amène des olives en accompagnement, alors que monsieur Khol en a horreur. Il les mangera tout de même, pour ne pas faire de peine au commerçant, avant de s'éclipser en prenant garde à ne gêner personne. Il est tellement discret qu'il n'a pas de visage - à moins que ce ne soit parce qu'il n'a pas de visage qu'il est aussi discret. Un jour, il tombe malade et le médecin lui prescrit un séjour à la campagne. Tout va alors changer dans sa vie...
Très beau récit, plein d'humanité, de poésie, d'émotion contenue, de souffrance silencieuse et de bonheur délicat. Les auteurs ont su trouver le ton adéquat, les mots justes qui font adhérer le lecteur à ce conte enchanteur. Publié en format carré, l'album a fait l'objet d'un soin particulier dans son graphisme comme dans la narration. Les aquarelles sont très belles, un peu dans la lignée des impressionnistes, avec un découpage sans bande blanche entre les cases qui renforce l'unité de la planche et met en valeur le format choisi.
Joli travail donc, pour une belle fable qui devrait ravir un large éventail de lecteurs. |
everland
| M. Khol est un homme invisible. Sa vie est si terne et routinière qu'on ne le remarque plus. Il parle de la voix hésitante et trébuchante de ceux qui ont peur de déranger. Son monde est flou, sans contour, à l'image des cases qui, parce qu'elles ne sont pas cernées de noir, semblent se fondre les unes dans les autres. La disparition de cet être qui déjà n'a plus de visage est latente. Mais voilà qu'un jour un mauvais rhume vient tout bouleverser...
Le lecteur est transporté dans un univers début de siècle peuplé de références à Monet : on prend le train gare Saint-Lazare, on dessine parmi les meules, s'assoie aux bords des rivières, on danse dans les guinguettes. On comprend mieux alors le soin apporté aux couleurs : les camaieux de gris et d'ocres contrastent avec bonheur avec les jaunes, les verts et les bleus qui semblent emprunter à la palette d'un impressionniste.
Et si une grande poésie se dégage de cette BD, c'est à la fois parce que le dessin est aussi délicat qu'émouvant et parce que l'on ne peut s'empêcher de sourire en pensant que l'on est tous, finalement, des monsieurs Khol.
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