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  herbv
| Pendant des années, Mitsuru Adachi a été ignoré par les éditeurs francophones. Il faut dire que les obstacles étaient nombreux, à commencer par les exigences de l’éditeur japonais qui demandait un tirage minimum garanti assez élevé, sans oublier que le baseball n’est pas un sport très porteur ici. Résultat, tout le monde pensait que l’on ne verrait jamais traduit en français autre chose que le mythique recueil de nouvelles Short program sorti il y a des années chez Tonkam. Puis la situation a commencé à évoluer en 2003-2004 avec l’arrivée chez Glénat de Niji-Iro Tohgarashi, une série de samouraï plutôt parodique. Mais il s’agissait d’une œuvre assez atypique dans la production du mangaka, plutôt éloignée de sa marque de fabrique, c'est-à-dire les romances lycéennes sur fond de sport basées sur un ou plusieurs triangles amoureux. Cette lacune allait être comblée en 2005 : Katsu! chez Pika, Rough puis Touch chez Glénat, on se retrouvait ainsi avec trois séries publiées quasi-simultanément, à la grande joie des fans de l’auteur ! Avec un revers de médaille : la saturation des autres lecteurs. On aurait pu croire qu’aussi peu de cohérence éditoriale, notamment de la part de Glénat, aurait pu servir de leçon. Malheureusement pas, comme nous l'a démontré Tonkam en 2007 avec H2 et Cross Game, puis en 2012 avec Q & A et Idol A. Car tout aussi bon soit Mitsuru Adachi, il faut bien reconnaître qu’elles se ressemblent toutes, surtout les plus récentes. Résultat, elles sont totalement interchangeables, les personnages étant très similaires, les situations revenant immuablement, seul leur ordre changeant un peu.
Mais parlons un peu de ce treizième volume de Katsu!. Comme pour Touch! et Cross Game sortis au même moment, le personnage principal, Katsuki Satoyama, y confirme ses prédispositions pour la boxe, sa relation amoureuse avec Katsuki Mizutani reste très distante, d’autant plus qu’un accident dramatique s’oppose à son développement. Mais comme notre héros est de nature optimiste et nonchalante, il n’est pas du genre à s’en faire trop longtemps. Quant à son épanouissement dans le sport pratiqué, ce n’est pas le plus important, n’est-ce pas ? De toute façon, nous savons tous qu’il n’est pas le dilettante que l’on pourrait imaginer au premier abord. Après tout, « quand on veut, on peut », « le principal est de ne pas se laisser abattre », ainsi, « tout est bien qui finira bien ». Ce sont les messages que semble vouloir faire passer l’auteur dans chacune de ses romances sportives lycéennes et il faut reconnaître qu’ils sont bien présents, là aussi, à divers degrés. Une fois ce constat effectué, on peut se demander une fois de plus ce qui est passé dans la tête de nos « chers » éditeurs pour nous proposer autant de séries similaires. Glénat hier, Tonkam aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de leur demander : « Mais pourquoi ? » surtout quand on voit la sortie simultanée de deux ou trois titres du même auteur, tous basés sur le même type d’histoire. Les ultra-fans se réjouiront sans se poser de questions, les moins fans se demanderont si tout cela est bien judicieux, les autres auront tout intérêt à passer leur chemin et à se contenter de Katsu! ou de Touch et d'éviter soigneusement le reste. |
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