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© Dupuis

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Jamais je n'aurai 20 ans
ScénarioMartin Jaime
DessinMartin Jaime
Année2016
EditeurDupuis
CollectionAire Libre
SérieJaime Martin, tome 2
autres tomes1 | 2 | 3
Bullenote [détail]

 

1 avis

rohagus
Jaime Martin avait déjà raconté la jeunesse militaire au Maroc de son père dans Les Guerres silencieuses. Il raconte maintenant la vie en Espagne de ses grands-parents maternels et montre à quel point elle a été marquée par la Guerre Civile Espagnole et l'époque franquiste.
Car en effet, Isabel, la grand-mère née à Melilla enclave espagnole au Maghreb, était proche de militants anarchistes en 1936. Et de son côté, Jaime, le grand-père originaire de Barcelone, était pro-communiste et engagé dans l'armée républicaine. Autant dire que quand les Franquistes se sont insurgés puis ont pris le pouvoir, ils se sont retrouvés du mauvais côté de la barrière.

Là où Les Guerres silencieuses était un peu morne et peinait à transmettre l'émotion, ici au contraire le rythme est bon, l'intrigue dense et les sentiments sont bien transmis. Jaime Martin fait le choix de ne pas s'attarder spécifiquement sur une période en particulier mais de nous donner une vision d'ensemble des années 1930 aux années 1960. Chapitre après chapitre, nous assistons ainsi à différentes étapes de la vie des grands-parents. Il y a d'abord la jeunesse d'Isabel avant les événements, son amitié avec des jeunes engagés politiquement et sa fuite éperdue lors du coup d'état des Franquistes et les assassinats sans sommation des communistes et anarchistes. Puis il y a la guerre civile elle-même vue par les yeux du grand-père où l'on constate que les forces en présence étaient assez équilibrées jusqu'à l'arrivée des Italiens et des Allemands qui ont soudain écrasé l'armée républicaine et entraîné le massacre de leurs partisans. On découvre ensuite comment Isabel et Jaime ont su s'en sortir, se rencontrer et se cacher le temps de s'installer à Barcelone pour tenter d'y vivre malgré le danger. Enfin on découvre comment, à force de courage et d'esprit d'entreprise, les deux nouveaux parents vont réussir à très bien se débrouiller sur le plan économique et à élever leurs trois filles malgré le risque permanent que les autorités les éliminent sans autre forme de procès si elles découvraient leur passé de « rouges ». Mais jamais le traumatisme du passé ne s'effacera pour eux malgré leur volonté de ne pas le transmettre à leurs enfants.

C'est une lecture intéressante et suffisamment bien menée pour ne pas jamais ennuyer. Elle est servie par le dessin élégant de Jaime Martin dont j'aime beaucoup l'encrage épais qui me rappelle celui de Ruben Pellejero. On y découvre une vision assez différente de l'étau moral étouffant et injuste que représentait la société franquiste telle qu'on peut l'apercevoir dans des œuvres comme Paracuellos, Les Temps Mauvais de Carlos Gimenez ou Montserrat de Julio Ribera. Ici, c'est avant tout la camaraderie puis l'esprit de famille qui ressort et permet de donner en permanence de vraies touches d'espoir dans la vie des protagonistes. Et c'est en cela que j'ai trouvé la conclusion du récit à la fois touchante et heureuse.

C'est une belle lecture, instructive, pleine de vie et de son lot d'émotions. Un joli hommage rendu aux grands-parents de l'auteur.
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