|
| |
|
|
|
|
| Je n'irai pas à Angoulême |
|
  herbv
| Benoît Jahan, plus connu sous son nom de plume Big Ben, est une sorte de dinosaure du fanzinat et de la bande dessinée alternative. Professeur de français dans un collège de son « vrai métier », il a toujours été passionné par la BD, ce qui l’a conduit à créer le fanzine Le Phacochère en 1992. Ce dernier sort jusqu’en 2003, ce qui représente 30 numéros. Il a aussi créé les éditions Groinge avec l’autrice Fafé en 1999 et a dirigé la revue critique Comix Club à partir de mi-2004, avant de passer la main à Jean-Paul Jennequin entre 2006 et 2010, année de sortie du dernier numéro. Il est aussi auteur de Bétagraph (3 tomes entre 2003 et 2005). Big Ben a donc fréquenté le festival d’Angoulême à partir de 1993 en tant que fanzineux, puis éditeur et auteur. D’ailleurs, Le Phacochère a reçu l’Alph-Art fanzine en 2002 à l’occasion de la 29e édition du festival d’Angoulême. Les plus anciens d’entre nous se souviendront aussi du site satirique Comix Pouf, surtout actif entre 2007 et 2014 (il est toujours en ligne sur blogspot).
Ne pas être présent en 2024 durant la 51e édition a donc été un choc et surtout une prise de conscience pour Jahan. Il s’est alors lancé dans une introspection dessinée qu’il a éditée sous la forme d’un fanzine au format A5 de 24 pages agrafées. Il s’agit d’une sorte de retour aux sources afin de clore (définitivement ?) cette longue période bédéesque. Comme il l’explique dans Je ne serai pas à Angoulême, l’auteur a longtemps cherché la forme idéale avant de la trouver sous la forme de dessins accompagnés de monologues en récitatif. Il faut reconnaître que cela fonctionne particulièrement bien, notamment auprès des personnes habituées à la manifestation angoumoisine qui peuvent reconnaître les lieux sans aucune difficulté. Tout au long des pages, les réflexions de Jahan passent un peu du coq à l’âne, tout en ayant un fil rouge : sa pulsion créatrice contrariée par ses limites, qu’elles soient artistiques ou plus matérielles. Néanmoins, tout espoir n’est pas perdu et le futur grand œuvre de l’auteur est peut-être à venir.
|
|
|
|
|
|
| |
| |