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| Gerrie Hondius n'a pas inventé l'autobiographie, mais elle la pratique à coup sûr de manière novatrice.
Elle jette pêle-mêle sur le papier ses souvenirs d'enfant comme d'adulte, sans respecter l'ordre chronologique, pour nous livrer une autobiographie-rivière, douce, qui coule de manière désordonnée à l'image de son auteur.
Elle alterne les événements marquants et les anecdotes insignifiantes, et ce patchwork d'anecdotes autobiographiques est finalement très efficace pour nous montrer ce qu'est Gerrie Hondius. Car c'est bien l'addition de petits détails, de petits souvenirs sans importance et de traumatismes comme d'heureux événements qui construisent une personnalité. Ainsi entre un coup de fil à sa mère et une brève de comptoir, elle raconte comment elle s'est fait violer à 17 ans.
Mais curieusement, les émotions les plus fortes ne ressortent pas toujours des épisodes les plus marquants : j'ai passé un quart d'heure sur une page du chapitre "A vélo" à admirer l'impression de bonheur qui se dégage de Gerrie sur sa bicyclette. Que ce soit sur une ou huit pages, sans aucune case, Hondius s'en tire toujours avec des traits minimalistes, parfois lâches, qui parviennent à saisir mille expressions différentes. Des traits efficaces, et aussi tout simplement… beaux.
On pourrait critiquer la trop grande diversité des souvenirs et anecdotes : il y en a certaines qu'on parcourt à peine, tandis qu'on s'attarde plus sur d'autres. Mais leur force commune fait oublier ces disparités, et on referme invariablement le livre en souriant d'un air complice. Complice de cette jeune femme drôle, qui prend la vie comme elle vient mais se trouve confrontée aux autres, et qui du coup, se pose des questions, sur les amis, les hommes, le sexe et la vie en général. Un régal ! |
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