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| Sanniang est la fille d’un pauvre fermier d’une province de Chine dont le village, comme beaucoup, est opprimé par le pouvoir représenté par l'impératrice Cixi.
Punie de 50 coups de bâtons pour ne pas avoir pu payer les impôts annuels, Sanniang tue le percepteur et fuit son village.
Elle se joint peu après à une troupe de rebelles dirigée par une femme, Huang Lian, et appartenant au mouvement des Boxers. Les Boxers catalysent la colère du peuple et habilement manipulés par le pouvoir, ils tournent leur haine vers les puissances occidentales présentes en Chine.
Sanniang et Huang Li tomberont amoureuses du même homme : Li, le leader de "La révolte des Boxers" mais lorsque celui-ci sera tué au combat, ce sera le début d'une nouvelle aventure pour la jeune Sanniang…
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  rohagus
| Non seulement il s'agit là d'une période historique très intéressante et dont je ne savais pas grand chose, mais en plus elle est racontée avec grand talent par Tezuka. Je crois bien qu'il s'agit du premier manga purement historique de cet auteur que je lis et je suis épaté par la réussite avec laquelle il parvient à nous faire découvrir la vie d'une époque et toute une suite d'évènements cruciaux comme une vraie histoire d'aventure, d'humour et d'amour où on ne s'ennuie pas un seul instant.
Le manga s'appelle Ikki Manadara. En effet, au départ, Tezuka comptait raconter les débuts d'un auteur révolutionnaire japonais du début du 20e siècle nommé Kita Ikki, qui a joué un rôle important lors d'un coup d'état manqué de l'armée japonaise en 1936. Mais pour bien expliquer le contexte qui a forgé l'état d'esprit de ce personnage, Tezuka s'est senti obligé de raconter au préalable la révolte des Boxers en 1900 en Chine et les effets qu'elle aura eu sur les pensées politiques de l'époque en Chine et au Japon. Pour cela, il a choisi pour personnage principal une jeune paysanne chinoise, Sanniang, enrôlée involontairement dans les rangs des Boxers et qui sera confrontée à tous les évènements importants de l'époque. Elle fuira le désastre de la révolte écrasée et les armées occidentales et japonaises pourchassant les survivants, retrouvera ensuite des intellectuels révolutionnaires à Shanghai puis devant fuir la Chine pour se réfugier au Japon où elle côtoiera quelques personnages politiquement engagés dont le jeune homme qui deviendra Kita Ikki. Les évènements cruciaux et souvent violents de l'époque s'accumulent devant ses yeux et elle en subira souvent les douloureuses conséquences.
Pour raconter ces moments souvent traumatisants, Tezuka use de son style narratif très particulier, n'hésitant jamais à alléger des passages très graves et violents à l'aide de beaucoup d'humour. C'est une méthode assez surprenante pour qui ne connait pas cet auteur mais j'ai trouvé le résultat particulièrement réussi car il permet à la fois de faire passer le message sans jamais sombrer dans le pathos ou l'horreur.
Certains pourraient se révéler allergiques aux visages déformés et humoristiques que prennent parfois les personnages, notamment l'héroïne. Mais cela ne m'a aucunement dérangé. D'autant que l'auteur compense ces déformations par de nombreux décors très détaillés et de toute beauté. Il donne vraiment vie à la Chine et au Japon de l'époque.
Malgré la taille de ce one-shot, c'est une lecture d'une telle fluidité qu'elle passe sans que jamais sa longueur ne se fasse ressentir. Les évènements sont variés et on apprend énormément de choses alors même qu'on suit un personnage attachant et des évènements souvent touchants ou amusants malgré les passages traumatisants.
Un petit trésor de récit historique réussi en tout point. Les amateurs d'Histoire seront ravis.
Seul regret, le manga n'ayant pas eu le succès escompté lors de sa parution en 1975, Tezuka n'a pas pu aller jusqu'à la fin qu'il comptait lui donner. La conclusion de cet album se révèle donc un peu abrupte, l'auteur étant obligé d'abandonner ses personnages alors qu'ils ont encore beaucoup de potentiel et qu'il reste beaucoup de choses à raconter. |
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