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  gunji
| Tentant, ce duo d'auteurs... une collaboration pas si surprenante qu'on crève d'envie de lire. C'est bien le problème quand on s'attend à beaucoup : on est nécessairement déçu. Icare cette fois ne sort pas du labyrinthe, mais du fond d'un tiroir de Moebius, comme il le dit dans l'interview publiée avec la bd. À se demander si il n'aurait pas mieux fait d'y rester.
Ce récit est adapté d'un rêve de Moebius, et l'histoire en a effectivement la légèreté (du rêve, j'entends). C'était un défi que de s'atttacher au mythe ressassé d'Icare. Aucune prise de risque de la part des auteurs, juste une banale histoire d'amour, un doux rêve qui est vite oublié. Et le dessin de Tanigushi s'adapte bien au récit : pas surprenant puisqu'il ne change pour ainsi dire jamais. Pourtant, l'intro était satisfaisante, emprunte d'une mystique propre à Moebius, une analyse du rêve poétique et métaphorique à souhait.
Si le parallèlle légèreté/lourdeur est assez bien vu, l'ensemble manque de propos consistant, il y manque "l'insoutenable légèreté de l'être"...
Dommage! |
rohagus
| Moebius et Taniguchi sur une même oeuvre, cela promet ! Si ce n'est que je me serais plutôt attendu à voir les dispositions inverses, Moebius au dessin et Taniguchi au scénario.
Non pas que Taniguchi dessine mal, bien au contraire. La plupart des planches de cet album sont superbes. Nombre d'entre elles sont même impressionnantes de travail et de détails. Graphiquement parlant, c'est une belle BD ou un beau manga, comme on veut. Mais il lui manque la touche de fantaisie et de maîtrise du trait de Moebius. C'est presque trop propre dans son ensemble, même si le reproche est faible comparé à la qualité irréprochable des planches dans leur ensemble.
Par contre, le scénario est décevant pour moi car nettement trop cliché. Combien de scénarios de science-fiction sont presque rigoureusement identiques à celui-là ? L'enfant mutant emprisonné par des scientifiques qui désirent l'étudier et convoité par l'armée, c'est du déjà-vu depuis des dizaines d'années tant en littérature qu'au cinéma. Et là, hormis l'aspect assez poétique du pouvoir de lévitation du gamin, il n'y a vraiment rien de neuf à ajouter au sujet. Et cette trame simple est étirée sur les 300 pages de l'album sans jamais sortir du stéréotype. Cela donne une histoire pas désagréable à lire mais s'il n'y avait pas un si beau dessin, je m'en serais rapidement lassé.
Moebius se défend en fin d'album en expliquant que cet album ne représente en fait que l'introduction de ce qu'il imaginait comme une longue série avec moult rebondissements et tourments psychologiques. Et effectivement, la fin d'Icare sonne comme le début d'autre chose qui pourrait être plus captivant pour moi. Mais voilà...
Au final, ce n'est pas une lecture déplaisante mais je n'en conseille pas l'achat car hormis la beauté stricte du dessin de Taniguchi, le scénario n'est pas du plus originaux. C'est un coup dans l'eau pour l'association de deux auteurs fameux qui promettait nettement mieux. |
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