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Mael
| Reconnu pour son humour corrosif pouvant allègrement tirer sur le trash, Terreur Graphique, auteur hyperproductif, révélation de ces dernières années, creuse parallèlement une veine intimiste qui vaut le détour. En 2010, déjà chez 6 pieds sous terre, il envoyait valdinguer les certitudes avec Rorschach, un récit brillant et graphiquement enlevé. Il revient avec Hypocondrie(s), dans un format plus petit et en faisant entrer la couleur. On y suit le délitement du couple d’un homme hypocondriaque et jaloux. Ce qui pourrait être de mignonnes manies vire rapidement à l’enfer pour sa compagne, toutes les tentatives pour lui prouver son amour n’entraînent alors qu’éloignement.
Le propos est plus bref, plus concis que dans Rorschach, mais on y trouve la même force : une vraie faculté à capter le début de la folie, le moment où tout bascule. Ce passage, Terreur Graphique le reproduit sans voyeurisme mais aussi sans complaisance, à tel point que l’on manque peut-être d’empathie pour un personnage principal, vite énervant et détestable. Il reste la beauté de la chute, révélée dans un dessin qui s’affirme de plus en plus, jouant subtilement avec les tonalités de couleurs. Celui qui a choisi un pseudo fort peu modeste parvient à être à sa hauteur et entraîne son protagoniste dans un ballet graphique subtil et obsessionnel.
Si Hypocrondrie(s) n’est pas encore l’ouvrage parfait, il trouble immanquablement, ce qui est déjà une belle réussite.
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