|
| |
|
|
|
|
| Autre(s) publication(s): Human Target (Human Target #1) | | Human Target (Human Target #2) | | Human Target (Human Target #3) | | Human Target : The End (Human Target #4) | |
|
  smiley_Bone
| Devant le miroir
deux yeux cherchent leurs jumeaux
sans les reconnaître
Imaginez que vous puissiez prendre les traits de n'importe quel quidam...
Imaginez que vous ayez le don de reproduire à la perfection la facon d'être d'un individu, de son système de pensée jusqu'au moindre petit tic physique...
Ne risqueriez-vous pas de perdre votre propre identité, de basculer dans l'antre de la folie ?
D'un autre côté, notre entourage sait-il vraiment qui nous sommes, et plus important le savons-nous nous-mêmes ? Jusqu'à quel point avons-nous des certitudes ? N'avons-nous pas de multiples facettes ? Et que reste-il lorsque on jette le masque ?
La quête d'identité a toujours été le thème favori de Peter Milligan (Shade, X-Force, etc). Human Target ne pouvait que lui plaire. Human Target alias Christopher Chance est un héros crée par Len Wein et Carmine Infantino. C'est un Caméléon qui peut prendre les traits et le comportement de n'importe qui. Don qui lui permet de protéger efficacement des personnes en danger de mort, en prenant leur place.
Mais dans cette histoire, c'est lui la cible, un tueur à gages est à ses basques, et dans le même temps il doit protéger un prêtre dans sa croisade antidrogue contre un gang menaçant sa paroisse...
Human Target est un récit dense et fort, admirablement bien constuit et écrit, rempli de faux-semblants, de non-dits, de fausses pistes, d'intrigues parrallèles qui pourtant se croisent à l'infini, de personnages à la fois paumés et forts, de situations désespérées ou tendres ou les deux à la fois, avec une fin assez ouverte. Bref Milligan est un des rares à avoir compris les méandres et la complexité de l'âme humaine, on sort de ce comic avec un sourire doux-amer mais sourire quand même.
Et puis on a aussi le temps de regretter que Biukovic ne puisse plus nous offrir son trait épuré, sans fioriture, fluide, narrativement brillant et les regards de ses personnages à la fois si semblables et si différents, illustrant parfaitement le propos de Peter Milligan... Le propre des grands dessinateurs étant d'ailleurs de saisir au mieux les idées des meilleurs scénaristes. Les couleurs sobres et parfois froides de Loughridge renforcent un peu l'atmosphère un peu désenchantée de la minisérie... |
oslonovitch
| Encore une fois, voilà une idée très intéressante que celle de la double personnalité, développée par Peter Milligan dans cet album. Cela donne lieu à un scénario particulièrement musclé qui est le gros point fort de ce Human Target. Car en plus d’être diablement efficace, il est également très subtil et pose des questions qui dépassent le cadre du simple album. On pourra peut-être parfois lui reprocher d’en faire justement trop (avec les éternelles questions sur le couple, la condition de père etc…) mais on sent bien que c’est par souci de donner à ses personnages une véritable authenticité. Et si Milligan doit garder ses propres convictions pour lui, ou alors les distiller noyées au milieu d’un véritable ouragan de notions symboliques plus ou moins (bien) entremêlées (la justice, la vengeance, la rédemption, etc. ) tant pis, Human Target est dynamique.
Le dessin de Biukovic n’est d’ailleurs pas en reste sur ce dernier point avec des mouvements omniprésents, des couleurs vives et bien accordées, des visages expressifs, des caractères qui transpirent dans leur description graphique.
L’association des deux auteurs nous donne un polar qui joue avec les canons du genre, en jetant les bases d’interrogations intéressantes mais qui se perd parfois dans un flou né de ces questions. A trop vouloir bien faire, Milligan ne se piège t-il pas lui même parfois ? (ne dit-on pas que le mieux est l'ennemi du bien ?) |
|
|
|
|
|
| |
| |