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| La Heartful Company est un fabricant d’armes et incarne le Mal absolu dans une entreprise dépourvue de scrupules. À force d’imaginer des engins abominables, son PDG est victime d’une attaque. Le verdict est sans appel : son âme souffre d’un cancer, pour la sauver il doit compenser ses crimes par dix fois plus de bonnes actions. La tâche est laborieuse mais aidé par son équipe, il crée un ours en peluche serviable expert en arts martiaux et met au point une couche révolutionnaire pour personnes âgées. Mais ces incroyables inventions vont rapidement se retourner contre eux et l’humanité entière… Heartful Company est un bijou d’humour noir, à la fois violent et régressif, où les auteurs prennent un plaisir manifeste à perturber leurs lecteurs par des visions absurdes et hallucinatoires. Avec Heartful Company, Pierre Taki et Man Gataro nous livrent un manga délirant et chaotique au style inimitable ! |
  herbv
| Avec Heartful Company, les auteurs cherchent, semble-t-il, à dénoncer les horreurs du monde capitaliste, représenté ici par un fabricant d'armes sans scrupule. Immédiatement, le lecteur comprend que ceux-ci vont s'exprimer par le biais de la farce, un genre théâtral proche de la satire, foisonnant de scènes grotesques. Il y a volonté de dénoncer tout en faisant rire
Pourtant, paradoxalement, cette volonté accouche ici d’une œuvre dans laquelle il n'y a pas de fond. Le récit est outrancier, grossier et le postulat de départ n'est absolument pas développé. Il n'y a pas réellement d'histoire, il n'y a aucune élaboration de scénario. Il n'y a pas non plus de personnages : ce sont tous des caricatures grossières. On est malheureusement bien au delà des archétypes, ce qui, à la limite, pourrait passer. Insistons bien : aucun protagoniste n’est incarné. Leur psychologie n’est pas développée. Tous restent au stade de la pantomime et gesticulent à tout bout de champ. Les lecteurs appréciant les récits et les démonstrations tout en subtilité auront peut-être intérêt à passer leur chemin.
Néanmoins, il est possible d'apprécier l'effet de style développé dans le manga avec la réutilisation de cases, voire de planches, créant un phénomène d'itération. Cet effet de répétition n'est pas inintéressant, même s'il est assez vain à l'arrivée. Il y a là une tentative manifeste de combiner certaines recettes de la musique électro avec la bande dessinée. Est-ce que cela fonctionne ? Très partiellement et pas sur une telle longueur, malheureusement.
Musique électro ? Ah ! Peut-être ne connaissez-vous pas Pierre Taki ? Ce japonais, comme ne l’indique pas son nom, en est un célèbre compositeur.
Hélas, être un artiste reconnu dans le domaine de la composition de musique électro ne permet pas de se prétendre scénariste de BD. Et explicitement, Pierre Taki ne cherche pas écrire de la bande dessinée. Le dessin peut aussi poser problème. Il faut savoir apprécier la « ligne crade », héritière des comics undergrounds des années 1960-70. Pourtant, on arrive à s'y habituer, tant MAN☆GATARO, le dessinateur, a l'air de maîtriser son art. Vous l’aurez compris, Heartful Company est à réserver à un certain public, dont beaucoup ne feront pas partie. |
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