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  jean loup
| Premier album de la série de David B., ce titre, édité à L'Association, fut une mini révolution dans le cercle (encore trop) restreint des amateurs de BD "cérébrale". L'ascension du Haut Mal est en effet une biographie en BD, genre encore peu exploité mais certainement promis à un bel avenir. Arriver au beau milieu de l'histoire vous plongerait dans le désarroi et vous ferait sans doute passer à côté de sa qualité : lisez donc les quatre premiers volumes dans l'ordre. Avec application. Avec déléctation.
L'adolescence de David B a été intimement liée à l'épilepsie de son frère, ce fameux Haut Mal qui est le fil rouge de la série. L'auteur est le narrateur, même si vous ne comprendrez pas immédiatement pourquoi il ne s'appelle alors pas David. Vous découvrirez ses lectures fantastiques, la fascination de son frère Jean-Christophe pour Hitler et les dictateurs, les tentatives désespérées de sa famille qui fait appel à des charlatans pour combattre la maladie. Et bien d'autres choses encore, de ces petits riens qui font une vie et des souvenirs.
L'Ascension du Haut Mal est une des oeuvres majeures de la BD de la fin du millénaire. Passer à côté serait un peu comme de ne jamais avoir lu "Maus" de Spiegelmann. On n'en meurt pas, mais ça ne fait pas très sérieux. Ruez-vous donc chez votre libraire pour entrer dans cette BD hors du commun. Il est peu probable que vous soyiez déçu. En revanche, il y a de bonnes chances que vous en sortiez ému et, peut-être, enrichi. |
oslonovitch
| Ce premier tome d'une série autobiographique qui devrait comporter 6 tomes couvre la période 1964-1969. C'est ici et maintenant que David B. plante le décor de sa série la plus personnelle avec en prime une édition splendide chez l'Association, dans la collection Eperluette. La couverture souple en couleur jaune et noire est superbe, résumant à la perfection, en une seule image, en un seul méandre de personnages et de formes au second plan, la puissance évocatrice de cette série.
David B. nous offre un récit construit sur un mode narratif peu habituel, alternant les points de vue du présent, de l'auteur de BD, et les points de vue de l'enfant qu'il était entre 1964 et 1969. Son dessin tout en contrastes de noir et de blanc, est à la fois simple et terriblement efficace. Il ne s'embarrasse pas de considérations fumeuses pour aller là où il le veut : à l'essentiel.
Ce 1er tome se révèle en peu de pages comme une drogue dure, on ne la lâche plus, on est absorbé par cette histoire, et pour peu qu'on se retrouve à un moment ou à un autre dans l'histoire de cette famille qui lutte contre une terrible maladie, on se sent impliqué.
Un autre point à souligner concerne la densité extraordinaire de ce 1er tome... On apprend beaucoup de choses, on retrouve des parallèles avec le Cheval Blême (autre album de l'auteur à l'Association) et le puzzle David B. se met à s'animer dans la tête du lecteur. A travers quelques anecdotes, quelques réflexions éparses, on met les pièces les unes avec les autres et on se rend compte de l'ampleur de l'œuvre de cet auteur.
Mais le plus gros point fort de ce 1er tome est le ton adopté. Sans complaisance, en toute simplicité, David B. parvient à faire passer son émotion, parvient à poser les jalons de cette série qui s'annonce déjà comme un monument de la BD.
Dès que j'ai eus terminé ce 1er tome, malgré l'heure avancée de la nuit, j'ai sauté sur le tome 2 que j'ai dévoré avec une faim de vérité et de sensibilité identique. |
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