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  Oslonovitch
| Besseron et son style en noir et blanc simple mais pas simpliste signe ici un album étonnant mais qui ne tient hélas pas toutes ses promesses.
Sur une idée superbe exploitant un serial killer original aux méthodes insolites, le début de la BD nous laisse augurer d'un polar tragi-comique au ton décalé et savoureux. L'itinéraire de ce couturier hors norme nous est conté depuis sa naissance jusqu'à ses premiers méfaits avec toute une série de clichés et de lieux communs. La structure du récit qui apparaissait jusqu'alors classique mais bien rodée (enquête de police sur un meurtre, flash back sur l'enfance du tueur) devient alors approximative et chaotique. Les planches muettes se succèdent pour présenter encore un peu plus le meurtrier. Mais loin d'en faire une personnalité complexe et torturé et donc de créer un profil psychologique envoûtant pour le lecteur, Besseron ne semble que vouloir s'amuser autour de son idée de base : la couture sur cadavre. Si les décors de son antre sont nécessaires pour l'approche du serial killer (et dessinées avec un trait qui sonne toujours juste), l'accumulation de ses victimes passées devient vite lassante. En même temps, le découpage de l'album continue à naviguer dans des eaux sombres au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin.
Et finalement, lorsqu'on termine (trop vite) cette BD, on reste sur une sale impression de manque de profondeur. Ce sentiment est d'autant plus dommageable que l'idée était très bonne et aurait vraiment mérité un scénario plus élaboré, un découpage en accord avec le propos, et une structure narrative mieux aboutie. Alors il est vrai que l'auteur est toujours seul maître à bord dans son œuvre mais en tant que lecteur, ce petit format aurait certainement mérité mieux…
Voilà le plus gros reproche que je ferais à cet album malgré les dessins toujours aussi réussis de Besseron : dessin urbain façon comics avec un style précis vraiment sympa.
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