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| En 1982, Hitoshi Himoto, 35 ans est nommé en Amérique du Sud, mais suite à la disgrâce de son chef, il atterrit dans une petite république où la guérilla fait rage.
L'objectif de Hitoshi est d'exploiter le minerai précieux que les terres sud-américaines renferment mais il devra pour cela négocier avec sa hiérarchie, les dirigeants du pays et les guérilleros !
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  herbv
| Hiroshi Himoto est muté dans un pays d’Amérique du Sud pour prendre la tête d’une des filiales d’une grande compagnie marchande japonaise. Sa mission est réussir à convaincre un riche propriétaire terrien de céder une partie de ses terres censées contenir de nombreux métaux précieux. Malheureusement, un de leurs concurrents est aussi de la partie. L’échec n’est pas envisageable, d’autant plus qu’il vient de s’installer avec sa femme, d’origine canadienne, et sa fille. Sa situation dépend énormément du président de la société mère. Or ce dernier est obligé de démissionner suite à une affaire d’adultère. C’est alors le début d’une descente aux enfers pour Himoto et sa petite famille.
Gringo est un des trois mangas inachevés à cause du décès de Tezuka avec Ludwig B, disponible chez Asuka, et Neo Faust. Trois tomes seulement ont eu le temps de sortir et que l’on retrouve en un volume unique de plus de 600 pages en version française. Annoncé comme étant le travail le plus ambitieux de l’auteur par le magazine Big Comic dans lequel il a été prépublié entre août 1987 et janvier 1989, on ne peut s’empêcher d’être déçu. En effet, la série est censée s’interroger sur ce qui fait l’identité japonaise dans les années 1980. Le moins que l’on puisse dire est qu’on reste sur notre faim. Le récit part un peu dans tous les sens en nous proposant quatre histoires dans autant de lieux différents qui ne semblent liées que par leurs protagonistes. Il est difficile de voir où Tezuka veut en venir tant un fil conducteur semble manquer. Il est certain que l’absence de fin n’aide pas à le trouver. Cela n’empêche pas la lecture d’être agréable, à partir du moment où on ne recherche que de l’aventure et une simple distraction. Sur ce point, la réussite est incontestable.
Même si le titre est inachevé, on peut estimer qu’en plusieurs centaines de planches, on aurait pu avoir droit à autre chose que quelques généralités douteuses sur le machisme des Japonais, leur propension à se saouler et à tromper leur épouse, sans parler de leur racisme généralisé. Certes, on peut estimer que les propos caricaturaux de Tezuka sont là pour dénoncer les travers de ses compatriotes mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il reprend bien maladroitement les préjugés de l’époque. Ses saillies sur le SIDA sont assez consternantes et n’apportent pas grand-chose au récit. Il résulte de tout cela que Gringo n’apporte rien à la légende du mangaka et on peut se demander quel est l’intérêt de l’avoir publié en français. Les fans du maître se régaleront tout de même de voir quelques petites apparitions issues de son star system et même des clins d’œil à la bande dessinée franco-belge. Ainsi, à un moment, on peut reconnaître Ocatarinetabellatchitchix, le chef Corse d’Astérix en Corse, en responsable d’un centre de recherche sud-américain.
Publié fort logiquement dans la collection Sensei dédiée aux fonds de tiroir plutôt qu’aux « chefs d’œuvres incontournables et intemporels » annoncés, ce qui implique une couverture moche (et là, l’éditeur a fait fort) et l’absence de jaquette, on ne peut pas dire que Kana nous propose un excellent rapport qualité-prix. Ce n’est pas tant du côté de l’impression, tout à fait correcte malgré quelques pages un peu sales, de la traduction, plutôt réussie, ou de l’adaptation graphique qui est celle habituelle chez cet éditeur, que du côté du prix que cela pèche. Néanmoins, vu les faibles ventes que l’on peut en attendre et l’épaisseur de l’ouvrage, cela reste compréhensible. Après tout, la "fan attitude" a un coût. |
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