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  herbv
| GOGO Monster est un manga de luxe au Japon, qui sort dans nos contrées dans le même habillage luxueux (tout comme son prix extraordinaire de 30 euros qui va dégoûter plus d'un fan de l’auteur). Malheureusement, si les intentions de Delcourt sont louables, la réalisation n’est pas tout à fait à la hauteur des ambitions avec un papier trop fin qui permet presque de lire le recto en même temps que le verso. Dommage car le reste est parfait, que ça soit au niveau de l’adaptation des dialogues que du lettrage. On retrouve là le niveau d’excellence vu avec Ping Pong, le papier et les bonus en moins. A noter que le coffret n’est pas un simple gadget mais permet de cacher le début du manga qui commence à la page -8, c'est-à-dire à la couverture. Original, il faut le reconnaître.
Mais arrêtons-nous de nous intéresser à l’objet "livre" pour parler du principal, c'est-à-dire du contenu. GOGO Monster nous raconte, pendant une année scolaire entière, l’histoire de Yuki Tachibana, collégien en 1ère année. Celui-ci n’est pas comme ses petits camarades, il sent la présence des "autres" au sein de l’établissement ainsi que celle de "Super star", leur chef. Peu intégré au monde des adultes, ignoré par les autres collégiens, Yuki fera la connaissance de son voisin de classe Makoto et cherchera à lui faire comprendre le monde des "autres". Mais le temps presse, ils sont à un âge où on grandit vite et où on perd rapidement son âme d’enfant. Et il s’agit de faire attention car les "autres" peuvent se révéler dangereux pour les esprits trop faibles. Yuki survivra-t-il à sa confrontation avec eux ?
Une fois le manga refermé, on ne peut que crier au génie devant une telle œuvre. En un gros volume de plus de 460 pages, Tayou Matsumoto réussit à réunir les qualités d'Amer Béton, de Printemps Bleu et de Ping Pong. Le dessin et la narration sont époustouflants de maîtrise et de virtuosité : on est happé par le rythme, charmé par le graphisme, tout comme on l’avait été à la lecture des combats de Péko et de Smile. Quel talent le mangaka développe une fois de plus au fil des planches. Mais il n’y a pas que cela, l’œuvre contient aussi un mélange détonnant de rêve et de désespoir. On y retrouve un monde onirique accessible à la seule jeunesse qui n’est pas sans rappeler un peu, par sa poésie, celui arpenté par Blanco et Noiraud. Il faut y ajouter un certain mal être, frappant certains, et qui pourrait bien être causé par l’ambiance typique du système scolaire japonais. On est ainsi renvoyé à l’excellent mais méconnu recueil de nouvelles paru il y a bien longtemps chez Tonkam. Il s’agit donc d’une lecture formidable pour les fans de l’auteur et pour ceux qui auront la curiosité de découvrir quelque chose d’assez extraordinaire à de nombreux points de vue. |
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