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| Gilles Hamesh. Privé (de tout) - Polar Extrême |
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  thierry
| Jodo a toujours privilégié la lumière dans ces récits. Que ce soit l'Incal, Juan Solo ou le Lama Blanc, il s'agit toujours de récits initiatiques débouchant sur la transfiguration du héros. Il paraissait ineévitable que Jodo passe de l'autre coté du miroir et se laisse séduire par le coté obscur.
Ce coté négatif aura donné naissance a l'anti-héros le plus absolu de la bande dessinee. Gilles Hamesh est privé (de tout) d'après le titre. Il est surtout une ordure infame, condensé de toutes les bassesses humaines. Plus sale, dépravé, amoral, pervers, intolérant, violent et pourri que lui, c'est impossible. Son petit monde est a son image: bouges mal famés, rues a putes (femmes ou travestis), serial-killers, petites gouapes sans envergures... un bel égout a ciel ouvert. Jodo se lache complètement. Il laisse libre court a ses penchants pornographe, scatophile, et iconoclaste. En gros, tout ce que la morale réprouve y passe.
Que dire d'un album où un détective privé misanthrope jusqu'au ridicule encule un cureton homosexuel dans un confessional, où un assassin découpe l'abdomen en forme de cuvette de WC et chie dans la cavite abdominale ? Vous l'aurez compris. Ce "polar extrème" est complètement grotesque. C'est une insulte permanente au bon gout.
Est-ce une sombre merde qui n'aurait jamais du voir le jour ou un chef d'oeuvre injustement mésestime ? Je ne cacherai pas que j'ai éprouve une certaine jubilation a lire cette monstruosité. Mais comme toute oeuvre excessive, on aime ou on déteste cette épopée trash sans demi-mesure. Vous voila prevenu. |
CoeurDePat
| Après avoir recherché dans « L’incal » la conscience cosmique, dans « Alef-Thau » la vérité, dans « Le lama blanc » l’illumination, dans « Juan Solo » la rédemption, une ombre épaisse m’est apparue, réclamant une série dont l’antihéros concentrerait toutes les bassesses morales du monde. C’est ainsi qu’est né « Gilles Hamesh, détective privé de tout », un personnage sale, amoral, dépravé qui, immergé dans la pourriture sociale, l’aspire goulûment à pleins poumons.
(Avant-propos de la réédition, par Jodorowsky)
Mon dieu mon dieu mon dieu ! Dans le genre humour noir de chez noir, cet album fait fort de chez très fort, mais alors à un point qui risque de dégoûter beaucoup de lecteurs ! La vision de l’homme qu’il propose est tout à fait cynique dans le pire sens du terme, et véritablement immonde. Gilles Hamesh est le pire déchet qu’on a vu en bande dessinée depuis… euh, pfouh… très longtemps. Pas pourri dans le sens classique du terme, ce serait bêtement banal, non, non : lui il est pourri au tréfonds de son âme, il se fait faire des pipes par des travelos mais refuse de se faire embrasser (« Berk ! Pas sur la bouche ! Je suis pas pédé ! »), se nourrit des crimes, devient adepte de la coprophagie, se nourrit des crimes encore, mais cette-fois-ci au sens propre, mate des films où l’actrice se fait vraiment couper les seins, etc.
Dans le genre répugnant on ne fait à vrai dire guère mieux… Mais bon, comment dire ? Jodorowsky maîtrise si bien son sujet (l’histoire traitant de coprophagie m’a fait mourir de rire tant le truc est bien utilisé !), il va si loin dans l’immonde et avec tellement d’humour noir et de dérision que j’ai presque envie de lui mettre un 5/5… Culte dans son genre, pourrait-on dire, que l’on aime ou que l’on déteste le genre en question.
Et comme si cela ne suffisait pas, le dessin est excellent, avec en particulier une finition variable : dans une même case, les éléments importants seront bien fignolés (et parfois même assez superbes), alors que le reste sera plus ou moins achevé, allant du simple trait rapide jusqu’au presque achevé.
Bon, allez, 5/5, mais assurez-vous qu’il ne vous dégoûtera pas avant de le lire. |
benkun
| Polar extreme. Tu m'etonnes! Un choc, un coup de pied dans les couilles au politiquement correct, voila en gros ce qu'est cette BD. Le heros vit a travers ses peripeties un condense de toutes les bassesses humaines, de tous les faits divers les plus infames.
Illustration noire du cote malsain de l'homme, Jodorowsky nous devoile ce qui l'obsede ici chez ses congeneres; la depravation, l'absence de toute notion de bien ou de mal et le refus de redemption. Un superbe tableau pousse jusqu'a la caricature des pourritures de l'ame humaine et des fantasmes les plus refoules dont le dessin inegalable surprend a chaque case. Un dessin salit, fort (on peut penser a Daumier), collant parfaitement a un scenario maitrise allant toujours plus loin dans la surenchere macabre.
On sent les auteurs sur la meme longueur d'onde. Bref une BD trop rare, ecorchee vive qui pour moi est un sommet dans l'expression sensible du malaise et des angoisses que chacun peut ressentir a un moment ou a un autre face aux horreurs bien reelles de ce monde. Mais oeuvre derangeante, dans la lignee de Reiser et de Vuillemin dans leurs plus noires coups de crayons. |
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