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| Gastoon, c'est le neveu vif et déluré de Gaston Lagaffe - S'il ressemble un peu à son illustre oncle, Gastoon a sa personnalité : pétillant, espiègle, branché, inventif et écolo ! |
  rohagus
| Quand j'ai entendu parler pour la première fois de Gastoon il y a quelques mois, j'ai cru à un canular. En bon gardien imaginaire du temple inébranlable de Gaston Lagaffe et de Franquin, une suite ou un spin-of dérivé de ce personnage me paraissait totalement in-envisageable. Le pire étant ce nom de GastOOn, comme si le neveu de Gaston avait vraiment pu s'appeler ainsi dans l'esprit de Franquin et comme si Lagaffe avait un quelconque rapport avec les cartoons américains...
J'ai finalement eu l'occasion de lire le premier tome de cette bande dessinée que je redoutais sérieusement. Malgré toutes mes appréhensions, je croisais les doigts dans l'espoir d'une bonne surprise, espérant soit un respect réel de l'oeuvre initiale soit un renouveau à même d'apporter un vent de fraîcheur et d'humour bienvenu. D'autant que ce ne sont pas n'importe quels auteurs qui tentent ainsi de relever le flambeau : « Les Innommables » et « Percevan » scénarisés respectivement par Yann et Jean Léturgie font partie de mon panthéon du 9e art, tandis que j'aime aussi beaucoup le dessin marqué et dynamique de Simon Léturgie notamment depuis les débuts de « Spoon & White ».
Malheureusement mes maigres espoirs furent douchés.
Graphiquement, je ne peux pas trop me plaindre. Certes malgré toute la bonne appréciation que j'ai du dessin de Léturgie, il est très loin de la virtuosité du trait, de l'encrage et des ombrages de Franquin, mais ses personnages ne sont pas mauvais du tout et respectent plutôt bien l'esprit du Maître tout en apportant un style plus dynamique et jeune. Par contre ses décors me semblent trop souvent vides ou paresseusement épurés et j'ai un peu de mal à me faire à des dégradés informatiques en guise de colorisation pour une oeuvre en lien avec Gaston Lagaffe.
C'est surtout au niveau de l'esprit et de l'humour que je n'ai pas apprécié cet ouvrage. Ce n'est tout simplement pas drôle, souvent mauvais même.
On retrouve là encore quelques parcelles de l'esprit de Gaston Lagaffe mais beaucoup trop dénaturées.
Le personnage de Gastoon n'est pas vraiment un gaffeur mais plus souvent un petit héros turbulent à la très bonne réputation auprès de ses amis. Paradoxalement, c'est souvent Demesmaeker qui a tendance à gaffer mais cela lui donne davantage un rôle de souffre-douleur que de personnage humoristique. J'ai également trouvé un soupçon de méchanceté dans ce Gastoon et sa confrontation trop récurrente avec le détestable surveillant de son école qui n'a rien de la rivalité amusante et attachante entre Longtarin et Lagaffe.
Ensuite, au niveau de la structure des gags, ce qui faisait la force de Franquin, c'était de donner de la profondeur et de l'humour à son gag sur toute sa longueur, avec d'excellents dialogues et souvent une chute avant même la fin de la page rehaussée ensuite par une dernière case qui ajoutait encore à l'humour et la finesse de certaines réparties, le tout soutenu par un dessin d'une efficacité incroyable. Dans « Gastoon », au contraire, on se trouve dans la structure de gag franco-belge basique et sans saveur où toutes les cases initiales mènent péniblement à une chute finale souvent parfaitement prévisible et parfois même complètement plate, au point de se demander où est l'humour. Certes j'ai trouvé 2 ou 3 bons jeux de mots disséminés au fil des pages et distinctes de la chute en elle-même de ces dernières, mais ils m'ont paru s'intégrer moyennement dans le contexte, comme insérés là artificiellement.
De tout l'album, seul le gag sur le pique-nique avec les brochettes et saucisses m'a paru proche de l'inventivité des aventures de Gaston Lagaffe. Le reste m'a hélas paru le plus souvent parfaitement navrant comparé au chef-d'oeuvre de Franquin et sans grand intérêt sorti du contexte.
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