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  rohagus
| Je vais commencer par la fin en donnant ma conclusion : alors que je suis un fan complet de Franquin et que l'idée que la série Gaston soit reprise un jour me hérissait au plus haut point - car c'est une œuvre très personnelle de l'auteur -, eh bien après lecture je ne serais finalement pas choqué de voir d'autres albums ainsi réalisés par Delaf.
Mais ce n'est pas parfait pour autant.
Le gag que Delaf avait réalisé pour le collectif La Galerie des Gaffes (et qui est repris ici) m'avait déjà convaincu qu'il était capable de restituer non seulement le graphisme mais aussi l'esprit et l'humour de Gaston. Il y a la même recherche d'un gag de situation qui se combine aux dialogues pour des chutes en trois temps : la mise en place amusante en elle-même, puis le gag, et enfin ces petites phrases de conclusion, avec parfois un ou deux jeux de mots, qui accentuent encore l'humour.
Quant au dessin, au premier coup d'œil, on croirait vraiment des planches des albums de Franquin. Certes, quand on regarde de près, il n'y a pas le même génie des pleins et déliés, et il y a quelques modernités et simplifications ça et là qui détonnent avec le style devenu classique de Franquin. Concrètement, le trait parait plus lisse, et j'ai aussi ce sentiment que les personnages s'intègrent moins bien dans leur décor, comme s'ils étaient dessinés à part puis ensuite posés sur la planche. Mais c'est tout de même du beau boulot et ces pages ne choqueraient pas vraiment si elles étaient intégrées à la série originelle.
Côté humour, c'est un peu inégal.
Globalement, j'ai aimé la majorité des gags en une page. Parmi ceux-là, il y en a de vraiment excellents, des gags tout à fait du niveau de Franquin et qui m'ont fait bien rire. D'autres sont moins bons, qu'ils soient plus déjà vus comme celui du téléphone qui fonce dans les couloirs, ou qui m'ont paru forcés, un peu lourds, comme celui des animaux sous vitamines ou du vélo électrique qui décolle. Mais même les gags de Franquin n'ont pas tous été aussi formidables les uns que les autres.
Puis vient la dizaine de pages en fin d'album qui forment une sorte d'histoire à suivre. Je salue l'audace de Delaf de ne pas se limiter au carcan imposé par l'œuvre originelle de Franquin et de proposer une forme un peu neuve. Toutefois je n'ai pas été vraiment convaincu par cet essai. L'histoire en elle-même n'est pas des meilleures et surtout c'est nettement moins drôle et plus poussif que les gags en une page bien structurés et percutants.
Malgré mes grosses réticences à l'idée de voir la série Gaston reprise, j'ai pris plaisir à lire cet album, à retrouver Gaston et son univers, et à rire à pas mal de très bons gags imaginés par Delaf avec un dessin très respectueux de Franquin, tout en répétant que j'y ai nettement préféré les gags en une planche que la tentative d'histoire à suivre. |
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