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  herbv
| Sayo Fujî est cadre dans un cabinet comptable. Elle consacre l’essentiel de son temps à sa carrière et refuse de se conformer à l’idéal du ryôsai kenbo (une femme doit être une bonne épouse et une bonne mère), si cher au Japon à une certaine époque, mais tombant de plus en plus en désuétude du fait de la crise économique et sociétale interminable du Japon. Larguée par son dernier copain en date qui ne supportait plus de passer après le boulot, elle se retrouve une nouvelle fois seule, à 27 ans. C’est alors que de nouveaux employés, jeunes et brillants diplômés, dont Ryôichi Kiriyama, arrivent au bureau. Sayo a la charge de la formation de celui-ci. Et rapidement, leur relation va dépasser le simple stade professionnel.
GAME – Entre nos corps – fait beaucoup parler de lui, bien entendu de façon dithyrambique, dans le petit monde du net, notamment sur Twitter, ce canal de communication déformant. Il faut dire que son éditeur, Akata, sait vendre sa came, notamment via les réseaux sociaux. Présenté comme un shôjo manga adulte (du josei, quoi) proposant une représentation intelligente de la sexualité, loin des titres contenant du sexe gratuit dans le but d’émoustiller les lectrices ou les lecteurs, le titre est de la littérature érotique qualitative. Du moins, c’est ce que veut nous faire croire le communiqué de presse.
Pourtant, on peut ne rien voir de tout cela, du moins dans le premier tome. Certes, il est possible que la suite corresponde plus à ce qui nous est promis. En attendant, la lecture des 170 pages du présent opus s’est révélé être un véritable pensum. Il faut dire que les personnages sont particulièrement insupportables, à commencer par Ryôichi Kiriyama, une véritable tête à claque imbu de lui-même. C'est vraisemblablement voulu mais c’est un repoussoir particulièrement efficace. Et en cherchant la relation entre adultes consentants, teintée de jeux de domination, qui est vendue par l'éditeur, on pourrait bien n’y découvrir que la glorification de l’initiative (sexuelle) masculine, avec un harceleur particulièrement insistant.
Ajoutez à cela un dessin plus que moyen, avec des décors inexistants et des corps particulièrement mal foutus. Saupoudrez d'une narration totalement banale. Et vous obtiendrez une œuvre bien loin de l’excellence, une œuvre qui cherche manifestement à surfer sur le succès (assez peu compréhensible, lui aussi) du roman Cinquante nuances de Grey. Est-ce que cela fonctionnera ? Seuls les chiffres de ventes en francophonie nous le diront. En attendant, c’est une réussite sur Internet. Toutefois, rappelons que Twitter ne représente pas la réalité en librairie... |
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