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© Dargaud

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Furieuse
ScénarioMonde Geoffroy
DessinBurniat Mathieu
CouleursBurniat Mathieu
Année2022
EditeurDargaud
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Mathieu Burniat s'occupe aussi du découpage.

 

1 avis

Mael
La réécriture des légendes arthuriennes est un classique de la littérature ; qui mieux qu'elles peut offrir autant de diverses réinterprétations. Si la plus culte est sans doute l’humoristique Kaamelott, ces réécritures peuvent aussi prendre une saveur politique, à la matière des mythes antiques qui sont très régulièrement réinterprétés, de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux aux pièces d’Anne Carlson ou au superbe Fille d’Œdipe, de Gabriel Delmas et Marie Bardiaux-Vaïente. Spontanément, on n’y range pas forcément ce titre, avant de se rendre compte que l’on place bien le lecteur dans l’hérédité arthurienne, à tous les sens du terme puisque Furieuse raconte le destin d’Ysabelle, deuxième fille d’un Arthur sacré roi et complètement décadent, abattu par l’alcool et un glorieux passé.

Puisque Geoffrey Monde, sans doute un des plus habiles gagmen absurdes des dernières années, est au scénario, il est possible de croire à un récit d’abord humoristique. Ce serait une erreur, non pas parce qu’il n’y aurait pas d’humour, il est bien présent –  ponctuant de bons mots et de comique de situation l’album sous la plume aux trognes plus qu’incarnées de Mathieu Burniat (qui a aussi réalisé le découpage et les couleurs) –, mais parce que Furieuse est bien une fresque arthurienne au premier degré, s’étalant sur 200 pages de poursuite, de chevalerie et de magie.

Ysabelle est une jeune femme, à peine sortie de l’adolescence, mais elle est promise au répugnant baron de Cumbre, de plusieurs décennies son aîné. Il devait déjà se marier avec la fille aînée d'Arthur, mais elle s’est enfuie et a disparu de la circulation, c’est désormais à la cadette que revient le fardeau, et elle n’en a pas plus envie. N’ayant jamais connu son père en héros, elle ose donc défier cette autorité méprisée et lui vole son épée enchantée, celle sans qui il n’aurait jamais pu repousser les démons des enfers, qui est douée de parole et s’ennuie ferme. Ainsi s’enfuit la princesse, personnage attachant, à la colère à la fois saine et débordante, qui n’a pas pour autant spécialement envie de partir de part le vaste monde mais n’a guère le choix. Car ce monde inconnu est bien différent du château où elle a vécu jusqu’ici, entre draps de soie et serviteur. Dans un univers où la chevalerie est bien loin, Ysabelle va retrouver Merlin pour libérer l’épée d’Arthur, et se libérer de son destin. Dans ses traces, le baron et son fidèle chevalier-zombie ne sont jamais bien loin, bien décidés à ne pas laisser filer une deuxième chance de mariage royal.

De ce début bien sombre, les deux auteurs réalisent une formidable épopée féministe et rebelle, qui évite et la lourdeur et la simplicité. L’équilibre subtil entre fantasy humoristique, aventure, portée clairement politique et une émotion certaine face à des rebondissements parfois rudes (les retrouvailles avec sa sœur, la rencontre avec Merlin, qui ne scelle pas l’histoire…) est parfaitement dosé. En véritable récit d’apprentissage et de quête, Ysabelle se relève toujours, curieusement appuyée sur une épée douée de parole un rien grossière.
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