|
| |
|
|
|
|
  rohagus
| Dès les premières pages, je suis tombé sous le charme du graphisme très particulier de Jeremy Bastian.
J'ai eu l'impression d'y retrouver l'influence de nombreux styles que j'apprécie, à commencer par celui de Nancy Peña, mais aussi d'illustrateurs et graveurs plus anciens et notamment John Tenniel qui illustra Alice au Pays des Merveilles en 1866. On retrouve une ambiance proche de celle de Lewis Carroll dans cette fable folle, légèrement inquiétante, et emplie de personnages étonnants sortis de l'imaginaire et des légendes marines. J'y ai retrouvé aussi l'influence graphique d'auteurs américains indépendants tels que Daniel Clowes ou Charles Burns qui, eux aussi, savent créer des atmosphères pleines d'une troublante magie.
C'est donc un graphisme proche de l’illustration, un petit peu trop figé pour de la bande dessinée mais très soigné, très travaillé, enluminé serais-je même tenté de dire. Il est régulièrement trop dense de détails alourdissant la narration voire la rendant confuse mais ça n'en reste pas moins un plaisir pour les yeux pour les amateurs de ce genre de dessin.
L'histoire elle-même est une fable onirique et aventureuse où nous suivons les péripéties fantastiques d'une jeune fille à la recherche de son père capitaine pirate qu'elle va tenter de trouver en traverser les mers fantastiques et en affrontant monstres et dangers. Le récit est un peu décousu et légèrement foutraque. Il commence de manière relativement terre à terre mais à partir du premier tiers de l'album, il plonge vers une ambiance de conte fantastique presque délirant qui pourrait peut-être en déstabiliser certains même si j'ai apprécié le charme de l'ensemble.
Seule la narration un peu difficile réduit le plaisir de lecture et peut fatiguer à la longue. J'aurais préféré que l'histoire se termine en un seul tome par exemple car j'ai peur que la poésie s'essouffle sur la longueur même si le talent graphique et le soin apporté au détail va presque croissant de page en page. |
|
|
|
|
|
| |
| |