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  Coacho
| Morgan Navarro continue sur sa lancée initiée par le premier Flipper le Flippé. Il nous resitue dans cette banlieue difficile, au milieu de nulle part, dans laquelle nos anthropomorphes personnages évoluent.
Il continue de tenter de nous faire croire à des amours difficiles, voire impossibles, et nous montre encore quelques-uns de ces aspects immuables de la vie des jeunes en cités. Ces mêmes travers dont parlent de nombreux rappeurs, comme I Am qui chantait « Comme un aimant », sorte de cri de désespoir de jeunes qui, même s’ils veulent sortir de leur quotidien, sont systématiquement ramenés à ce qu’ils sont par cette cité qui agit comme un aimant sur eux.
Dans cet album, c’est le cas des amis de Flipper qui vont de soirées looses en plans foireux, où chaque occasion est bonne pour se laisser porter par une poussée de testostérone et participer à des bastons générales violentes, et qui ne s’offrent aucun autre horizon que leurs conneries pour tuer le temps. L’amour est presque honteux, le sexe n’est plus que chair, la sauvagerie s’exprime, et l’auteur se lance même dans une critique de l’intégrisme islamiste, le tout sur 32 pages !
Mais tout cela paraît trop rapide, comme un condensé de choses qui, dans le premier tome, avait pour avantage l’effet de surprise et qui là, finit par overdoser le lecteur.
Morgan Navarro veut-il malmener ses personnages pour nous dire quelque chose ? Tente-t-il de faire passer un message positif, ou réaliste et, donc, un peu négatif ?
On finit par ne plus trop savoir et c’est un peu dérangé que l’on referme l’album qui, pourtant, tente de garder une note d’espoir salutaire, avec un trait d’humour bien salvateur.
En conclusion, je ne sais pas trop si je dois vous recommander ce bouquin mais si vous avez déjà lu les autres livres de Flipper, vous aurez sûrement déjà lu celui-ci au moment où j’écris ces quelques lignes !
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nadine heaumouc
| L'univers de Morgan Navarro se décline en deux sous-séries : la première est destinée à un public "jeunesse", (Flip), l'autre, beaucoup plus crue, est réservée aux adultes. Il s'agit de "Flipper le flippé".
Les protagonistes en sont les mêmes, enfants dans "Flip", jeunes adultes dans "Flipper".
Si les histoires de Flip sont édulcorées, elles laissent déja s'immicer une certaine gravité qui s'exprimera pleinement dans les histoires de Flipper. Rarement on aura vu un tel étalage, aussi édifiant que naturel, de violence, de drogue et de sexe. On devine certains personnages condamnés à ne jamais dépasser les frontières de l'univers borné dans lequel ils évoluent, et l'absence d'horizon n'est pas seulement ici une considération géographique. Seul Flipper semblera tirer son épingle du jeu.
Le talent de Navarro est de nous plonger dans cette atmosphère hyper réaliste sous le couvert d'une bande dessinée animalière humoristique. Le malaise induit par ce décalage n'en est que plus fort. L'humour est bien présent, et pourtant il fait mal.
Morgan Navarro est un des seuls auteurs de bandes dessinées à savoir retranscrire avec force la dureté de la société d'aujourd'hui, telle qu'elle est vécue dans les milieux les moins protégés, par toute une génération.
Oui, décidément ses petits comix en noir et blanc qui n'ont l'air de rien cachent à la foule pressée l'un des auteurs fançais les plus intéressants du moment...
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