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  Mael
| Les lecteurs du beau fanzine Flutiste connaissent le travail de Léa Murawieec, qu’on a aussi pu voir chez Radio as paper ou tout simplement sur différents réseaux sociaux. Son travail se frotte souvent à une semi science-fiction, ou une réalité parallèle (voir Fabuleux vaisseaux), en réussissant assez admirablement cet équilibre entre l’imaginaire commun des fantasmes futuristes et une façon propre de voir ces mondes.
Ce livre sans titre, composé uniquement d’images pleines pages, a été plus ou moins réalisé sous la contrainte d’Inktober, ce défi de dessins lancé sur le web où l’on doit chaque jour dessiner sous une contrainte. Sauf que finalement Léa Murawiec a choisi son propre thème général, « Les ruines modernes », et ses mots quotidiens, et puis ça a duré sur plus d’un mois. Bref, ça n’avait pas grand-chose d’un Inktober sinon le nombre de dessins et le début en octobre 2018.
Voilà donc 30 dessins pleine page, remplis de directions, dans un monde détruit portant des traces d’un passé éventré. Le personnage principal avance, regarde, joue avec ce qu’elle trouve, se fait parfois toute petite face aux immenses décors d’une civilisation visiblement obsolète. Elle n’est pas seule, mais c’est tout comme.
La déambulation est un prétexte, on s’en doute, mais curieusement alors que tout cela pourrait être très frustrant (30 images, pas vraiment d’histoire et un fond assez classique) le résultat est envoûtant. Est-ce la simple beauté plastique ? Les géométries frappantes ? Ces flèches semées qui semblent vouloir donner un sens à tout ça ? La SF réinvente souvent les mêmes choses et c’est ce que fait Murawiec en quelques cases muettes, réussissant à réduire à l’essentiel des propos qui pourraient si facilement être verbeux ou redondants. |
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