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  rohagus
| Même s'il reste quelques traces de son ironie et de son goût pour les anti-héros un peu losers, Tronchet se lance avec cet album dans un pur roman graphique intimiste. C'est l'histoire d'un homme de la trentaine, célibataire et assez mal dans sa peau, qu'une suite d'événements va amener à faire réfléchir sur sa propre vie, son passé familial et son rapport avec son père, mort quand il était enfant.
Tronchet y utilise son dessin habituel, caricatural, en un peu plus épuré au niveau des décors et avec un trait proche du crayonné. L'ensemble est en teinte de gris, ne laissant pas la place à la gaieté des couleurs. Mais l'ensemble reste relativement léger dans le ton narratif et l'atmosphère visuelle : on ne sombre pas du tout dans la mélancolie ou le pathos. L'humour est même bien présent en filigrane, notamment dans les dialogues.
L'histoire finit par être touchante et sincère. Le cheminement pour parvenir aux véritables émotions est cependant un peu trop tortueux. Les événements se suivent et ne se ressemblent pas, et forment autant de méandres dans la pensée du héros qui cherche à comprendre d'où vient son malaise. Comme il le fait lui même remarquer, c'est une succession de signes, presque une accumulation exagérée d'indices, et le lecteur met du temps à comprendre où l'auteur veut en venir avec ce récit. Sur la fin, les choses se mettent en place mais je reste sur le sentiment que le parcours fut un peu long et trop sinueux.
Malgré ce reproche, cela reste une intéressante lecture dont les émotions finissent par toucher juste. |
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