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  Gilles
| Beth est à l'âge des découvertes. En vacances en camping avec ses parents, l'adolescente est fascinée par une fille à peine plus âgée qu'elle mais bien plus libre. A son contact, Beth évolue, sent poindre des désirs de rébellion et une vague de frustration.
La première chose qui saute aux yeux lorsqu'on ouvre cet album, c'est le style très personnel de son auteur, Nabiel Kanan, et son utilisation des hachures. Son trait reste simple mais très expressif grâce notamment à la multiplication des gros plans sur les regards des personnages et la répétition des points de vue.
Mais Fille perdue, c'est aussi une histoire d'une grande sensibilité sur le malaise de l'adolescence, ses pertes de repères et son attirance pour le danger. Difficulté de communication avec la famille, repli sur soi-même, sautes d'humeur, autant des symptômes décrits avec habilité par l'auteur qui montre sans jamais porter de jugement.
On peut être dérouté par la fin inattendue de l'histoire mais je trouve qu'elle fonctionne dans le cadre de l'album, bercé de ce que Jean-Paul Jennequin, qui signe la préface, appelle le réalisme fantastique de Kanan. Espérons que l'éditeur nous fera rapidement découvrir les autres ouvrages de cet auteur. |
pessoa
| Voici une bd venue d'un pays où on n'en fait guère : la Grande-Bretagne.
Ceci dit, Fille perdue n'a rien de spécialement anglais, pour tout vous dire il ne pleut pas une seule fois de tout l'album !
Euh...
C'est un album qu'il fait bon lire deux fois ; l'intrigue, très bien ficelée, laisse planer des mystères qui sont résolus au fur et à mesure. Le
relire à la lumière de ce qu'on sait de la suite permet de découvrir pas mal de subtilités dans le scénario. En tout cas, j'ai préféré la seconde lecture
à la première, pourtant déjà agréable.
Le titre est un jeu de mots, il y a trois « filles perdues » dans l'album du même nom : une jeune fille disparue en revenant de l'école, une marginale plus ou moins délinquante et une adolescente un peu déboussolée (comme toutes les adolescentes). L'histoire
mêle donc ces trois personnes et d'autres, mais penche plus du côté du portrait que du côté de l'histoire policière. Et puis, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? C'est une chouette histoire, quoi. Même si le dénouement est un peu bizarre.
Le dessin est taillé à grands traits anguleux, il paraît un peu carré pendant les 2-3 premières pages, mais finalement ça passe très bien. Bref, un bon album. |
Herbv
| Véritable marque de fabrique de la collection "contre-jour" de l'éditeur La boîte à bulles, on retrouve ici un récit "intimiste" comme pour L'immeuble d'en face mais en plus sombre. Le dessin dépouillé et angulaire (les ombres, connaît pas, les trames, pas la peine quand de simples traits suffisent) de Nabiel Kana colle parfaitement à une histoire partant sur des bases simples : des vacances à la plage en famille. Et son traitement efficace nous permet de voir que l'adolescence est réellement une période difficile à vivre pour certain(e)s. Cette période est magnifiquement retranscrite ici avec les questionnements de Beth. Mais on est loin des histoires pleines de cris et de fureurs de certaines crises adolescentes. Ici, ça se passe plutôt dans le silence du non-dit, dans le malaise gardé secret, ce qui permet un scénario plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. En effet, qui est réellement la "fille perdue" ?
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komlocean
| L’adolescence racontée par l’un des rares auteurs d’Outre-Manche. A dévorer !
Beth, une jeune Anglaise sans histoires, en vacance avec ses parents dans un club de camping, fait la rencontre d’une jeune fille paumée avec qui elle se lie d’amitié.
Sous le titre original Lost Girl, le Britannique Nabiel Kanan livre tout en finesse une histoire toute simple : celle d’une adolescente qui se dirige peu à peu vers l’âge adulte.
L’auteur dépeint avec beaucoup de fraîcheur et de réalisme, la marche silencieuse d’une ado confinée dans son rôle de petite fille sage vers la transgression des interdits sur fond d’humour et de fantaisie.
Dès le début, on est surpris du graphisme épuré mais très expressif qualifié de «géométrique » par Jean-Paul Jennequin dans la préface de cet album en noir et blanc. Puis rapidement, on se demande qui est réellement perdu ?
Est-ce la jeune Beth perdue au sein d’une famille « britishement » correcte rêvant de liberté et d’évasion ?
Est-ce cette jeune fille mystérieuse aux mœurs légères, avançant inéluctablement vers les sentiers de la perdition ?
Ou bien est-ce tout simplement le lecteur entraîné par un auteur brillant dans les méandres de l’adolescence ?
Fille perdue, récompensé aux Eisner Awards en 2000, est l’un des titres de la nouvelle maison d’édition « La Boite à Bulles » dont les autres ouvrages sont tout autant indispensables. |
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