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| Présent sur le tournage de Gainsbourg (Vie héroïque) durant quatre mois, Mathieu Sapin a eu carte blanche pour réaliser ce journal. Il a accompagné l'équipe du film et s'est faufilé partout, là où même une caméra de making of aurait été interdite. Sans langue de bois et avec sa sensibilité, son regard, son talent, il raconte les coulisses de ce film événement.
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  rohagus
| Joann Sfar a fait participer ses copains autant qu'il le pouvait à son film : peintures, dessins, petits rôles de figurants, etc. Classique pour un réalisateur qui a les mains libres. Et c'est donc à Mathieu Sapin, qui partage ou partageait avec lui son atelier BD à ce que j'ai compris, qu'il a confié le making-of de son film version carnet dessiné. Ne restait plus ensuite qu'à son autre ami, Lewis Trondheim à la tête de la collection Shampoing, de publier cet ouvrage et de le vendre. Copinage, certes, mais si le rendu est valable, pourquoi pas ?
C'est en effet intéressant de suivre de cette manière les derniers préparatifs d'un film et son tournage, pour le premier tome, puis sa post-production et sa campagne promotionnelle pour le second tome. Il y a en effet beaucoup à raconter, surtout sur un film aussi particulier que le biopic de Serge Gainsbourg et avec un réalisateur à la fois débutant et excentrique comme Sfar.
Mathieu Sapin nous raconte tout ce qu'il voit, tout ce qu'il entend, tout ce qu'il comprend même s'il est loin d'être expert en cinéma. On découvre donc des rouages multiples, de très nombreux personnages et métiers, des anecdotes parfois étonnantes ou amusantes.
C'est instructif...
Malheureusement, ce n'est pas passionnant. Je pense que cela tient à la manière dont c'est raconté. Le ton est morne, assez ennuyeux. Mathieu Sapin cherche à recueillir les anecdotes les plus marquantes, les faits les plus drôles, mais rien de vraiment parlant ne ressort. On sent qu'il galère un peu et, quand les anecdotes viennent, elles paraissent un peu artificielles ou racontées après coup. On est loin de l'humour et de la clarté narrative d'un Guy Delisle ou encore loin de la poésie et de la dérision d'un Trondheim par exemple. Bref, je me suis un peu ennuyé.
D'autant qu'après un début un peu laborieux où il ne se passe pas grand-chose mais où l'auteur explique les choses assez clairement, le rythme s'accélère tandis qu'il prend ses aises avec l'équipe du tournage. La narration devient assez confuse, comme un carnet où se retrouvent pêle-mêle des bouts d'images et de dialogues qui ont nettement plus de sens pour l'auteur et les personnes concernées que pour les lecteurs de la BD.
Et puis il y a aussi le dessin de Mathieu Sapin que je n'aime tout simplement pas. Surtout que la majorité des planches sont dans un style volontairement Carnet de Croquis, avec ratures et essais au menu, et bien sûr très peu de soin dans l'encrage. D'autant plus qu'il utilise une colorisation "à la Sfar" (celles que ce dernier utilise depuis Klezmer) que je trouve assez moche.
Je ne rejette pas cette BD car je l'ai trouvée instructive et assez intéressante, mais je n'ai guère pris de plaisir à sa lecture et je n'en conseille donc pas l'achat à moins d'avoir adoré le film, d'avoir participé à ce tournage ou de vouloir à tout prix vous renseigner sur l'aspect d'ensemble de l'élaboration d'un film quasiment de bout en bout. |
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