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| Harcelé par une bande de serpents, Fennec n’a qu’une idée en tête : les faire disparaître ! Pour les éliminer, il doit trouver le collier du shaman qui apporte la pluie et les tuera. Au cours de ce périple, il fera des rencontres plus étonnantes les unes que les autres ! On pourrait croire à un récit d’initiation, mais Fennec n’apprendra rien lors de son voyage, sinon que les autres sont encore plus bêtes et méchants que lui. |
  rohagus
| En ouvrant cet album, j'ai cru tout d'abord à un récit plutôt destiné la jeunesse et je craignais un humour assez prévisible voire répétitif. Que nenni ! Oh, l'ambiance du récit est relativement légère, la narration est aérée et très fluide et le tout pourrait plaire aussi aux jeunes lecteurs, mais l'histoire fait preuve parfois d'une cruauté, d'un sadisme et d'un peu de non-sense qui raviront davantage les adultes. En outre, l'humour est très varié et souvent surprenant et, ça, ça me plait aussi beaucoup.
Le dessin de Yoann fait aussitôt penser, dans son trait, à celui dont il use pour Toto l'ornithorynque. Personnages simples mais très expressifs, postures animales très réussies tout en étant très humaines et souvent vraiment drôles.
Je suis moins enchanté cependant par la colorisation à l'aquarelle qui a certes l'avantage d'être fraiche et efficace mais dont j'aime assez peu la technique, les bavures et le mélange des couleurs. Ma déception est d'autant plus grande parce que je connais l'incroyable talent de Yoann en matière de colorisation avec une technique plus proche de la gouache sur la plupart de ses autres oeuvres.
Le récit est structuré sous la forme de gags et, même s'ils ne sont pas vraiment hilarants, tous ou presque sont, au minimum, amusants. Quelques-uns sont très drôles.
J'apprécie surtout cet aspect "réaliste" de ce monde animal où la mort est très présente et où la cruauté et la bêtise sont monnaie courante. Chaque personnage est en fait un anti-héros en puissance, parfois bête, parfois égoïste, souvent idiot, parfois méchant et presque toujours borné d'esprit. Mais ils sont en même temps attachants, amusants et fidèles à l'esprit de l'animal qu'ils représentent.
Une bonne BD, fraiche, amusante, pas vraiment indispensable mais attachante et très plaisante. |
Coacho
| Et bien on peut dire que Lewis Trondheim est un directeur de collection très actif !
Non seulement il publie, furète, cherche, mais il produit aussi !
Voilà son nouvelle histoire livrée au talentueux Yoann.
Nul doute que l’idée première de cet album est le visionnage d’un documentaire animalier d’une après-midi dominicale passée en présence de ses enfants !
C’est très précis, le bestiaire utilisé sent l’information, le détail !
Qu’en est-il de plus près ?
Il s’agit d’une histoire d’un petit animal d’apparence faible mais qui n’est pas si doux qu’il n’y paraît. Et pour son bien être, il est prêt à beaucoup !
De ce fait, durant son voyage (fuite ?), il va rencontrer d’autres animaux de la savane et avoir avec des échanges qui sont en fait l’autre exercice favori de Trondheim : la philosophie superficielle !
Un peu comme dans certains de ses premiers livres comme « Moins d’un quart d’heure pour vivre », « Psychanalyse » ou « Monolinguistes », mieux, l’album Patte de Mouche « Nous sommes tous morts », il développe des réflexions simples, qui nous interrogent, nous renvoient à nos propres comportements… Je ne sais plus comment on nomme ces questionnements qui se trouvent à la limite du superficiel et du profond mais c’est ce que cet album propose.
Le tout est séquencé comme un long album de 30 planches de 2 fois 6 cases à chaque fois…
C’est rythmé, lié, et en même temps permet à ces petites questions de nous sauter par salves au visage.
Le tout est illustré par un Yoann dont le tait et les couleurs est vraiment captivant.
Les aquarelles sont superbes, les tons de la savane rendent bien l’aspect chaud et poussiéreux de l’endroit, et les animaux eux-mêmes ont une vitalité surprenante !
Les mouvements, et poses, ont été remarquablement étudiées, et les caractères animaliers bien rendus dans les expressions.
Vraiment un bon album pour moi, mais qui risque de déstabiliser un lectorat peu habitué à ce type de production généralement plus confidentielle de l’auteur incroyable qu’est Trondheim.
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