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- | (Matinées), [Récit complet] | - | (Soirées), [Récit complet] | Trois coups retentissent... Une pièce sans paroles en dix matinées, dix soirées et un décor... Le rideau se lève sur un petit théâtre de papier, brillant hommage ludique et insolite au film d’Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour. Si une fenêtre est une ouverture qui permet d’assurer l’aération et la lumière... elle permet aussi d’assurer la vue… vue sur d’autres fenêtres derrière lesquelles se déroulent des histoires de couples, des histoires d’amour, de séparation, de tromperie, et pourquoi pas des histoires de meurtre. C’est un travail à plein temps de regarder à la fenêtre, de surveiller, de guetter... D’ailleurs, retournons-y... il ne faudrait pas rater quelque chose…
Livre double et en accordéon. |
  rohagus
| Fenêtres sur rue est un ouvrage bien particulier.
Dans la forme, pour commencer, car il s'agit d'une BD en « accordéon ». En fait, les couvertures ne servent qu'à encadrer un long accordéon de pages en papier cartonné qui se déplie tout en longueur. Chacune de ces doubles pages représente le même décor et les mêmes personnages, à différents moments. D'un côté, les scènes ont lieu de jour, de l'autre elles ont lieu de nuit, pour un total de 20 scènes en tout et donc 20 doubles pages.
Dans le contenu ensuite, car il faut comprendre que cet ouvrage est un hommage au célèbre film d'Alfred Hitchcock, Fenêtre sur Cour, film durant lequel un homme passait son temps à observer l'ensemble de ses voisins jusqu'à déceler quelque chose de très louche chez l'un d'entre eux. Nous avons donc droit au même décor répété 20 fois, avec la vision simultanée de ce que font tous les habitants d'une petite rue par leurs fenêtres et dans la rue. La narration est muette. Chaque double page représente un jour donné, ou une nuit donnée.
Et outre cet hommage à Hitchcock, Pascal Rabaté fait aussi de gros clins d'oeil à Jacques Tati, Maigret et au monde du théâtre, considérant sa rue comme un grand décor et ses personnages comme des acteurs.
Le graphisme est à base de peinture, à priori à la gouache, dans un style relativement peu détaillé mais très agréable à l’œil et avec quelques sympathiques effets de lumière.
Ayant commencé ma lecture par le côté jour, « matinées », j'ai été très circonspect quand j'en suis venu au bout. Aucune intrigue évidente ne se mettait en place, les personnages avaient l'air d’apparaître à un endroit ou à un autre sans continuité ni franchement de logique qu'on puisse capter.
Puis j'ai ensuite lu le côté nuit, « soirées », pour découvrir que les nuits en question s'intercalaient entre chacun des jours et apportaient de véritables explications aux événements des jours et au comportement des personnages. Cette fois, quelques intrigues parallèles prenaient véritablement forme, avec parfois un peu d'humour, un peu de grivoiserie et aussi une histoire policière. Rien de très surprenant ni d'original dans le fond, mais des histoires sympathiques que l'on s'amuse à déchiffrer d'une planche à l'autre, tandis qu'on fouille le décor à la recherche des personnages clés que l'on suit.
Je reste cependant un peu circonspect sur la séparation jour/nuit de la structure de l'album qui oblige à passer d'un côté à l'autre de l'accordéon de manière pas toujours très pratique.
Un album concept assez amusant et joli qu'on lit avec plaisir et qu'on garde comme un bel objet. |
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