|
| |
|
|
|
|
  rohagus
| La Favorite est indéniablement une BD originale.
En fait, mieux vaut commencer à la lire tout en n’en sachant rien ; car elle dévoile peu à peu ses surprises et révélations. C'est ainsi que je l'ai lue et je dois dire avoir été agréablement pris au dépourvu. Disons pour faire simple que cela s'entame sur l'histoire d'un enfant vivant cloîtré avec ses grands-parents dans une vieille demeure campagnarde, avec une grand-mère violente et autoritaire qui fait de sa vie un enfer coupé du monde. On suit ainsi les états d'âme de cet enfant de 10 ans, son monde imaginaire, ses tentatives de rébellion vite réprimées, ses aperçus du monde extérieur. Mais les choses se révèlent plus complexes et plus originales que cela.
Le très beau dessin en noir et blanc à la plume donne un aspect élégant et un peu rétro au récit. L'encrage et les hachures le rendent assez proche du style des gravures anciennes et cela renforce l'impression d'être dans un lieu hors du temps, quelque part au XIXe siècle peut-être, alors que l'action se déroule dans les années 1970.
A l'inverse, la représentation des visages, en tout cas de ceux du grand-père et de l'enfant, sont un peu plus modernes et ronds, dans un style presque cartoon. Cela reflète la tournure plus légère, voire doucement humoristique, que prend le récit par moment. Ce contraste permet d'éviter un récit dramatique et sombre, même si cela s'apparente quand même le plus souvent à du rire jaune, un peu grinçant.
Malgré quelques aspects passablement dérangeants, c'est un récit intéressant, rythmé et bien mené. Il se révèle surprenant et sort des sentiers battus tant par son intrigue que par la façon dont il est mis en scène et dont il se dévoile.
Les dates, lieux et noms sont d'ailleurs tellement précis que j'ai vérifié s'il s'agissait d'une histoire vraie mais à priori, je ne trouve rien.
Qu'il s'agisse de faits véridiques, de la transposition d'une histoire vraie similaire ou d'une pure fiction, c'est en tout cas une bonne lecture. |
|
|
|
|
|
| |
| |