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| Les deux chasseurs américains décollent de leur porte-avion stationné dans l'Adriatique. Leur mission : survol de la Bosnie, surveillance des fronts, interception de tout appareil violant l'espace aérien. Ils passent en hurlant au-dessus des villages brûlés, tournent autour des camps cachés dans les forêts, décrivent une boucle sur Sarajevo puis rentrent, mission accomplie : aucune activité hostile n'a été détectée dans la zone d'opération.
Effectivement, vu d'une carte d'état major, cette matinée fut plutôt calme. Mais les deux avions n'ont pas vu l'essentiel : la folie individuelle qui fait que la guerre a étendu ses batailles dans l'esprit de chacun. Un homme prostré dans une tranchée devenu fou par l'horreur parle à son arme. À Sarajevo les enfants jouent à lancer des cibles aux snippers. La famine s'est installée dans chaque appartement, rongeant la raison de ceux qui avait réussi jusque-là à la garder. Un casque bleu va puiser dans ses dernières ressources nerveuses pour supporter la tension qui règne au check-point. Et partout, les loups ont triomphé. |
  rohagus
| A ce jour, je n'ai toujours quasiment rien compris au contexte et aux raisons de la guerre de Bosnie. Et cet album ne m'a pas éclairé davantage sur le sujet. C'est bien là son moindre défaut.
Car pour le reste, elle a su me plonger pour de bon dans l'absurdité et l'horreur de cette guerre quasiment civile.
Après un premier chapitre pas trop convaincant sur l'inutilité et le ridicule des négociations de paix à l'époque, cette BD m'a fait découvrir de l'intérieur ce conflit entre plusieurs peuples, entre voisins, entre personnes de la même famille parfois, entre gens qui d'ordinaire auraient très bien pu s'entendre. L'aspect horrible de certaines scènes n'en ressort que plus fort, ainsi que le côté touchant et triste d'autres passages. Et le rôle passif et détestablement inutile des forces de l'ONU n'en apparaît que plus flagrant.
D'autant plus que le dessin n'est pas mauvais du tout. C'est un noir et blanc clair et fluide. Le trait oscille entre réalisme des décors et personnages un peu ronds, presque proches du style d'Uderzo par moment.
Ca se lit bien, c'est instructif et c'est souvent fort. Je regrette juste, comme dit plus haut, le fait que rien ne m'est expliqué de ce conflit, de qui sont les forces en présence, et des raisons de cette horreur. |
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