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| Pendant des siècles, l'Empire confucéen impose à la société chinoise un ordre immuable et pyramidal qui façonne l'esprit chinois. Quand, à la suite des coups de boutoirs des puissances coloniales, l'Empire de Pékin vacille, c'est toute une société qui implose. Un ordre nouveau naîtra de cette décomposition et imposera sa volonté à ces centaines de millions d'hommes. Mais la volonté d'Un homme existe-t-elle dans cette immense bagarre ? Peut-il décider de son sort, de son destin ou est-il inexorablement broyé ?
Extrême-Orient est l'histoire de cet homme, Li Fuzhie. Du Shangai insurrectionnel des années 20 aux périodes noires de la Révolution Culturelle, cet homme simple est emporté dans le tourbillon de l'histoire chinoise de la première partie du vingtième siècle. Extrême-Orient ou la vie tumultueuse de Li Fuzhie, son engagement, ses désillusions, son dépit...
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  nico
| Au premier contact, j'ai été surpris par le dessin : magnifique. Je ne suis pas un grand fan de BD historique, mais je décide de tenter le coup quand même. Et bien j'ai bien fait de suivre mon instinct. Franck Bourgeron nous accroche avec un récit vivant. Ca sent l'histoire vraie. On a l'impression de vivre l'Histoire de la Chine au travers du parcours de Li Fuzhi. Le seul moment où je suis sorti de ma lecture, c'est le passage de la page 43 à 44 où l'élipse me parait un peu forte, même si l'auteur recadre l'action en précisant la date à laquelle celle ci se déroule. N'étant pas historien, j'aurais préferé une petite phrase d'explication sur le pourquoi on en est arrivé là.
J'ai appris que c'est un premier album, j ai eu du mal à y croire...ouahh !
En tout cas, c'est à conseiller à tout le monde, passionné d'histoire ou non, passionné de la Chine ou non.
C'est le genre de perle innattendue qui vous rassasie un lecteur en recherche de nouveauté.
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THYUIG
| Un voyage en Chine. Voilà une idée qui me tarabuste depuis un moment. D’ailleurs, je n’y suis pas retourné depuis le voyage sibérien de Corto Maltese, sinon en rêve. Ca tombe bien, parce qu’en fait de songes, Franck Bourgeron s’y connaît.
C’est avant tout un rêve chinois, celui d’une vie meilleure, d’une nation qui œuvre d’un même élan et surtout pour ne plus crever la faim. En somme, il s’agit de la grande utopie du 20ème siècle.
Le récit débute en 1967, pendant la révolution culturelle chinoise. On découvre Li Fuzhi, ancien cadre du Parti, probablement exilé en Mandchourie à la suite de sombres manœuvres politiques.
Flash back, retour à Shanghai, en 1927. Li Fuzhi, « crève la faim » parmi les crèves la faim, n’est qu’un chinois de plus dans la foule shanghaienne. Il s’engage dans le Parti. Mauvaise pioche, trahis par Tchang Kaï-Chek, c’est la valse des arrestations.
On pense à Pratt bien sûr, pour son génie à monter en épingle des alliances politiques, à ficeler de basses manœuvres partisanes, à entremêler à tout ça et en vrac, les triades, le Parti, les nationalistes, la police et toute sorte de réseaux d’influence. La force de Bourgeron est de faire sien ce passé et d’en soutirer l’essence afin de faire avancer son propos, à savoir raconter le destin d’un homme, pris dans la tourmente du 20ème siècle révolutionnaire chinois.
La narration ne s’essouffle jamais, le dessin de bourgeron, la fulgurance de son trait, la façon qu’il a de rendre un univers et tout son poids sur ses personnages, tout cela rend ce premier tome fort réussi.
La formidable mise en couleur renforce le caractère dramatique des scènes. Voir notamment la renaissance du parti avec ces jaunes en arrière plan qui amènent aux rouges du procès suivant.
Au final, une bande dessinée vraiment soignée, avec une documentation solide comme base de travail, un dessin expressif magnifique, des dialogues sobres mais efficaces, quelques emprunts poétiques (encore plus visibles dans le second tome), en somme, une vraie réussite.
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