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| Israël sur fond d'attentats kamikazes. Drôle d'endroit pour une rencontre.
Drôle de rencontre entre Koby, le modeste chauffeur de taxi et Numi, jeune fille de la bonne société de Tel Aviv. Drôle de fille que cette Numi que tous à la caserne, où elle fait son service militaire, surnomment la girafe et qui surgit dans la vie de Koby pour lui apprendre que son père a sans doute été la victime non identifiée d'un attentat.
À travers la quête incertaine mais opiniâtre dans laquelle se lancent, chacun à sa façon, les deux jeunes gens, c'est toute la nouvelle société israélienne, iconoclaste, abandonnée désormais par ses pères fondateurs qui est passée en revue.
Une quête effrénée contre la disparition inadmissible, infâme, contre la fatalité.
En creux, la double figure d'un père déchu et d'un amant pardonné de tout à la fois tutélaire et évanescente, adorée et haïe, irresponsable et bienveillante parle de l'identité d'Israël aujourd'hui. |
  Coacho
| Actes Sud a eu le bon goût d’offrir un écrin à l’histoire pas forcément évidente de la talentueuse Rutu Modan.
Le contexte n’est pas forcément le domaine de prédilection des lecteurs mais pour une fois, et ce depuis Joe Sacco, ça fait mouche.
Après un attentat à Tel-Aviv, Kobi va voir arriver dans sa vie Nomi, jeune fille qui recherche le père de Kobi qui, lui, avait coupé les ponts avec lui.
Le récit est en fait un moyen de disséquer le quotidien d’une indicible violence des habitants de Tel-Aviv, et l’espèce de recul, ou d’acceptation, ou de résignation même, de la population.
Mais la chronique n’est pas que ça. C’est aussi une histoire forte émotionnellement, qui raconte le fracas des âmes, qui parle de l’absence, de la jalousie, de la décomposition, de la recomposition… Ca parle de confiance aussi, et de la difficile réalité de certains sentiments que l’on croyait enfouis, ou bien entendus comme étant définitifs…
C’est un livre fort, drôle caustiquement, émouvant, et dont le dessin sert parfaitement la narration, le fond.
C’est-à-dire que d’un trait léger, Rutu Modan nous guide le regard pour l’emmener vers l’essentiel et nous permet de garder en toile de fond le poids fort des sentiments.
Une vraie belle découverte récompensée à Angoulême en 2006 que je vous recommande chaudement.
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