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| Tsoué en est persuadé : il deviendra Kurran, ces étranges guérisseurs qui puisent leurs pouvoirs dans le Mekbé, source de vie. Mais la route est longue pour celui qui rève... |
  CoeurDePat
| Album qui détonne apparemment dans la collection Tohu Bohu de par son côté univers fantasy / fantastique prononcé, c'est bien parce que j'aime assez cette collection et que le dessin avait l'air attirant que je l'ai lu.
Et bizarrement, en le refermant j'ai eu le sentiment que j'aimais cet album, sans cependant savoir pourquoi. O_o
Pourtant les éléments très classiques qui pourraient en faire une énième sous-copie d'un genre surexploité ne sont pas absents : jeune garçon dans lequel on devine un potentiel important, magie un peu mystérieuse manipulée par les kurrans (qu'on pourrait croire être une caste de sorciers), incompréhension et rejet des gens "normaux", épreuves assez mystérieuses, etc.
Et pourtant cet album est différent. Il raconte plutôt un parcours initiatique, une vie. Et presque de manière annexe un monde qu'on devine largement travaillé, étudié, bâti et dont ne transparaissent que quelques éléments.
Tout en nuances, les personnages ont tout de même des caractères assez marqués. Entre Roré, presque une ermite, Tsoué, jeune garçon un peu fougueux mais qui veut réussir, Bonga, vieux bonhomme éminemment sympathique, c'est toute une famille qu'on retrouve.
En fait je ne sais toujours pas pourquoi j'aime cet album. On pourrait lui faire certains reproches assez "vrais" (quasiment pas d'action, rythme assez inhabituel, coupure plutôt marquée lorsque Bonga arrive, etc.), mais pourtant il se démarque et charme ! On sent derrière l'univers décrit un gros travail d'élaboration et de réflexion, et possiblement la matière à quelques autres tomes...
De fait, pour en avoir parlé aux auteurs, ils vont peut-être un jour faire un album sur les Kurran rouges, de vrais fous furieux vivants de façon intense et frénétique. Le rythme de la narration serait alors lui aussi beaucoup plus intense, syncopé, alors qu'ici il est au contraire très contemplatif, calme, paisible, s'écoulant comme une rivière... en parfait accord avec ce que sont les Kurrans bleus. Si d'ailleurs vous avez l'occasion de les voir en festival, allez-y ! Ils sont absolument charmants, passionnants, ont plein de choses à dire, et gagnent à être connus.
Non, je ne fais pas de publicité gratuite, c'est complètement sincère. :)
En tout cas, jetez un oeil à cet album. |
minibulle
| Vu les thématiques abordées dans L'éveil du Kurran, on pourrait pencher pour un album d'Héroïc Fantasy vraiment classique: Initiation d'un jeune magicien, découverte d'un monde fantastique, Roi un peu mégalo n'écoutant pas les mages... Dit comme cela, ça ne semble pas forcément engageant. Pourtant... Tout ceci est finalement assez annexe. Car ce qui intéresse et fascine c'est justement le monde en question. Dès les premières pages on comprend qu'on a affaire à un monde construit et cohérent, mais dont les références nous échappent. C'est que la base "Tolkien" qui préside à la majorité de ce type d'ouvrage est absente ici. Les auteurs ont judicieusement pioché dans les grandes cultures shamaniques du monde africain, mais aussi amérindien et asiatique pour paufiner leur univers. Ici pas de dragon et de magicien affublé de baguette. Mais des mammifères immenses comme dans les premiers temps du monde et des shamans (les Kurrans bleu) qui comprennent et contrôlent l'esprit de l'eau. Le dépaysement est total. D'autant plus que l'histoire ne nous plonge pas dans une épopée à l'enjeu planétaire, mais s'arrête à la description de la vie d'un petit village et plus spécialement d'une des castes des Kurrans. L'histoire se passe au fil de l'eau, sans guerre. C'est doux et beau. Le dessin par les influences des auteurs fait parfois éccho à certaines planches mystérieuses de Mœbius ou des personnages à haut chapeaux voyages dans des contrées mystérieuses. D'autres moment rappellent Princesse Mononoké... L'éveil du Kurran c'est l'éveil d'un monde qu'on voudrait voir plus souvent en lieux et place des erzasts de Tolkien qui envahissent les étagères des libraires. |
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