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  rohagus
| Les Évaporés est l'adaptation plus ou moins libre en bande dessinée d'un roman de Thomas B. Reverdy. Si elle en garde l'essentiel du fond et du message, elle modifie un peu les personnages, transformant notamment l'héroïne et son amant détective venus tous deux de San Francisco en une héroïne venue de France et un détective japonais.
Pour le reste, l'histoire est globalement identique.
C'est celle d'un homme dans la soixantaine qui abandonne son foyer en pleine nuit pour disparaitre complètement, se réfugiant dans un quartier populaire de Tokyo réputé pour accueillir d'autres « évaporés » comme lui, désireux de couper les ponts avec leur ancienne vie et d'y chercher des petits boulots. En parallèle d'histoires de corruption et de magouilles criminelles, impliquant notamment un gamin de douze ans témoin d'un meurtre et fuyant des yakuzas, cette histoire est avant tout l'occasion d'offrir un regard original sur le Japon, celui des laissés pour compte mais aussi celui des suites de la catastrophe de Fukushima et du tsunami avec son lot de réfugiés et les tentatives gouvernementales de nettoyer les lieux.
Réalisée en noir et blanc avec un dessin semi-réaliste détaillé et appréciable, cette BD brasse différents thèmes pour former une histoire originale et intéressante sur le Japon, sa culture et les conséquences de la catastrophe de 2011 dans la région de Sendai et son impact sur le reste du pays. Comme elle mélange le mystère sur les motivations du père disparu, l'enquête de sa fille pour le retrouver ainsi que deux histoires criminelles en parallèle, le lecteur est assez vite pris par la lecture et l'envie d'en savoir plus. Et c'est ce qui permet à l'auteur de placer plusieurs moments où sont décrits cet étrange phénomène sociologique que sont les évaporés, le quartier de San’ya à Tokyo qui en est venu à servir de refuge à nombre d'entre eux, le type de boulots qui leur est offert, l'influence des yakuzas, et surtout donc comme évoqué plus haut les suites du tsunami à l'échelle du pays et pour la région de Sendai elle-même.
Pris par ma lecture, je voyais avec appréhension la fin de l'album approcher trop vite car je voyais mal comment toutes ces portes ouvertes allaient pouvoir se refermer. Et de fait, l'histoire se termine de manière plutôt ouverte, laissant le lecteur sur une demi-frustration même si la conclusion reste relativement satisfaisante. J'avoue que j'aurais aimé un développement et une fin plus concrète, notamment pour ce qui concerne la partie polar de l'histoire. |
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