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| Il prétend s'appeler Warren Wednesday. Il signe ses crimes d'un double « W » sanguinolent tracé sur les murs de ses victimes. Nul n'a jamais vu son vrai visage. Les enquêteurs ne savent de lui que deux choses :
1 - Warren ne tue pas au hasard
2 - Warren est mort, voici 24 ans, exécuté par la justice américaine. Pourtant, sa main continue de donner la mort. C'est ce qu'elle s'apprête à faire en cette nuit de Noël.
Mais ce soir est spécial pour Warren : ce soir, il va commettre son dernier crime. |
  Thierry
| Tous les genres ont leurs regles. Imposees par l’usage, elles tendent a etre appliquées plus ou moins inconsciemment par les auteurs. Mais dans le polar plus qu’ailleurs, leur respect scrupuleux risque d’oter tout interet a l’intrigue. Pire, on finit par etre tellement familier avec les mecanismes du genre qu’on finit par deviner les peripeties a l’avance. C’est arrive a ce stade qu’une serie comme “L’Esprit de Warren” est particulierement bienvenue !
Dans une histoire de serial killer, il y a d’abord une succession de meurtres, enquete et tout a la fin, on identifie le meurtrier. Brunschwig fait tout a l’envers. Son intrigue commence par le dernier meurtre perpetre par l’insaisissable Warren Wenesday. A vrai dire, il ne s’agit meme pas vraiment d’un meurtre. Apres avoir porte un coup qui devrait fatal a sa victime, il lui administre les premiers soins et appelle les secours.
Dans une histoire de serial-killer, le tueur n’est jamais qu’une ombre qui n’apparait que fugitivement. Ces mobiles sont souvent troubles, voire inexistants. Ce qui compte, c’est le modus operandi qui doit etre le plus original possible. Le tueur se doit aussi d’etre aussi detestable que possible. C’est un monstre, meme s’il se dissimule derriere une apparence affable. Brunschwig lui donne le role principal et decortique les causes de sa folie: une vengeance doublee d’une crise d’identite. Il ne condamne pas Warren, il nous fournit les cles permettant de decrypter son comportement. Il lui fournit meme la chance de se reinserer. Warren sera-t-il capable de saisir cette chance ?
Comme a son habitude, Brunschwig met l’accent sur l’aspect humain. Il s’interroge sur l’identite a travers une sombre histoire de vengeance. Il livre une scenario riche, tout en nuances, peuples de personnages attachants. Comme pour “le pouvoir des innocents”, les protagonistes n’ont guere de controle sur leur destinee. Leur vie a ete ecrite a l’avance, de maniere particulierement radicale pour Warren. Il se retrouve ainsi completement desempare lorsqu’il acheve la mission qui lui a ete confiee. Definitivement un classique des annees 90 ! |
cadou
| Jonathan Rowland est un jeune homme comme les autres : il vit à Brooklyn dans un petit appartement, il est gentil, poli, serviable, apprécié de tous... Pourtant, ce soir de Noël 1992, sa vie va basculer.
Warren l'a retrouvé, et il va faire ce qu'il lui avait promis 11 ans plus tôt : le tuer.
Warren procède méthodiquement. D'abord, il blesse mortellement Holly, la petite amie de Jonathan qui lui a ouvert la porte, ensuite, il plante son couteau dans le ventre de sa proie.
Lorsque la police arrive sur les lieux, elle trouve les 2 corps baignant dans leur sang. Johnny est miraculeusement encore en vie. Miracle ? Pas vraiment. Après l'avoir supplicié, son bourreau a fait le nécessaire pour qu'il puisse survivre à ses blessures.
Quel tragique destin unit ces deux hommes ? Pourquoi Warren a-t-il fait marche arrière alors qu'il avait enfin atteint son but ?
La vengeance folle que poursuit Warren est celle d'un peuple opprimé, spolié et dégradé : les indiens natifs des Etats Unis.
Et comme pour la plupart des vengeances, l'acte originel a été perpétré par des hommes violents, imbéciles et imbus d'eux-mêmes, ce qui rajoute encore à l'abjection.
Warren n'est encore qu'un enfant lorsque sa famille le charge de cette lourde mission. Cette graine d'homme va croire tout ce qu'on lui dit et devenir le bras vengeur qui réparera cette injustice de trop. Sa personnalité va se fondre dans ce personnage créé de toute pièce, jusqu'à atteindre un niveau dramatique de schizophrénie.
L'esprit de Warren est une histoire d'une extrême violence. Une violence physique et morale où tous les personnages sont victimes et bourreaux à la fois. De la grande BD noire ...
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